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Mots d’amour

Il y a tant de manières de nommer l’amour. Tant de variantes. Le poète Jean Breton a publié une anthologie à ce sujet. Les plus beaux mots d’amour, Paris, Le Cherche Midi éditeur, 1997. Extraits.

 

 

 

Viens,
Que je t’aime.
Tout est si calme.
Dans tes yeux,
Je vois mon visage.

Claude de Burine, Le passager

 

Nous deux qui sommes miracle !

Tu sais que je suis sauvage, indépendante, révoltée. J’ai besoin de ta domination, d’être la possession de celui que j’aime. C’est mon seul refuge, ce sont mes seuls moments de véritable délivrance.

Renée Brock, «Journal», Le temps unique

 

Il ne manque à l’amour que la durée pour être à la fois l’Eden avant la chute et l’Hosanna sans fin. Faites que la beauté reste, que la jeunesse demeure, que le cœur ne puisse se lasser, et vous reproduirez le ciel.

François-René de Châteaubriand, Mémoires d’outre-tombe

 

Tu buvais par ma bouche.
Un mot soudain
Entre morts et vivants l’âme et le corps
Délicieusement nous vint aux lèvres
Le mot éternité.

Giani Esposito, Vingt-deux Instants, XIII

 

Cette étreinte que les âmes exigent des corps.

Jean de la Varende, Le Troisième jour

 

Hommes, n’abordez pas mon noir croiseur
Car le désastre est à bord le diable notre pilote
Et la lune notre port d’attache.

Joyce Mansour, »Déchirures» Prose et poésie

 

Laisse-moi t’aimer
Laisse-moi lécher tes yeux fermés
Laisse-moi les percer avec ma langue pointue
Et remplir leur creux de ma salive
Laisse-moi t’aveugler.

Joyce Mansour «Rapaces», Prose et poésie

 

L’amour demande un peu d’avenir… Et il pensait comme lui que ce monde sans amour était comme un monde mort et qu’il vient toujours une heure où on se lasse des prisons, du travail et du courage pour réclamer la présence d’un être et le visage émerveillé de la tendresse.

Albert Camus, La Peste

 

Je fends ta robe d’un lent toucher
Et je dis à l’éclair de la recoudre.

André Schmitz, Oiseaux, éclairs et autres soleils

 

L’amour prend par la main les fiancés bien aimants, et les enferme dans les étoiles.

Théodore Aubanel, «Chanson pour Delphine», Les Filles d’Avignon

 

Ce soir il n’y aura plus un seul mot pour vous servir de vêtement.

François Montmaneix, Visage de l’eau

 

J’écris ton visage avec de la mousse tiède…
Je pense tes yeux avec tous les chants d’étoiles
J’endors tes baisers avec l’herbe de la nuit

Denise Jallais, «Élan», Les couleurs de la mer

 

La nuit, c’est l’instant où je laisse courir mes doigts sur les douces et bouillonnantes syllabes de ton corps.

Christophe Dauphin, Inédit

 

Mes lèvres ne peuvent  plus s’ouvrir
Que pour dire ton nom.

Alain Borne, La nuit me parle de toi

 

L’illustration — Psyché ranimée par le baiser de l’Amour, un marbre, vue de face, détail d’Antonio Canova (1757-1824) — se trouve au Musée du Louvre à Paris. La photographie de Raphaël Chipault apparaît sur le site suivant.

2 commentaires Publier un commentaire
  1. Esther #

    Intense ravissement… Serait-ce les effluves printanières qui allument ainsi des rêveries invitantes ?

    8 avril 2014
  2. Jean Provencher #

    Peut-être bien, chère Esther, peut-être bien. Il y a aussi comme un appel dans ces mots.

    8 avril 2014

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