Tiens, voilà la Sitelle à poitrine blanche !
Elle m’apparaît soudain, toujours aussi discrète. Rien de la tonitruance. Toute en finesse. Et voyez l’importance de ses griffes, beaucoup plus longues que celles de la plupart de nos espèces. C’est qu’avec son bec, ce sont là ses outils.
Dans Charmants Voisins (1940), Claude Melançon écrit : Bien que privée de l’appui d’une longue queue et de l’aide d’un cou qui s’allonge, ne possédant comme moyens d’action que les huit griffes de ses pattes et son petit bec robuste, elle accomplit des exploits. C’est un jeu pour elle de marcher au plafond, c’est-à-dire de parcourir la face inférieure d’une branche horizontale ou de descendre une paroi verticale, la tête la première comme un écureuil. Et c’est pourquoi elle accomplit de si bonne besogne, visitant les recoins et cueillant des proies qui ont échappé à ses émules. Sa méthode favorite consiste à chasser de haut en bas, c’est-à-dire dans le sens inverse de celui suivi par les Pics et les Grimpereaux. En passant, elle jette un regard scrutateur dans chaque repère d’insectes, attrape les maladroits qui s’attardent sur leur porte, démolit à coups de becs les abris où des familles de larves et de pucerons attendent de commettre leurs déprédations. […] Son seul tort est de ne pas toujours distinguer entre les bons et les mauvais citoyens, de les croquer tous indifféremment. Mais c’est là son seul défaut. Parmi les oiseaux c’est un modèle de bonne tenue.
Je serais incapable de vous dire s’il s’agit bien de celle qui me fut donnée pendant quelques semaines à partir du 28 janvier dernier.
Et puis, sur ces images, nous ne voyons pas, tout juste au-dessus de la sitelle, un Pic chevelu, perché à un silo de tournesol noir, qui fait tomber la graine en pluie sur la tête de l’autre en bas, heureuse de cette assistance.
Revenir vous lire me ramène à l’essentiel. C’est comme revenir à la source. Je tenais à vous le dire ce soir Jean. Comme la sittèle qui revient vers la mangeoire…
Au Saguenay, nous avons aussi la visite de la sittèle à poitrine blanche. Très peu bavarde et toujours empressée, elle se mêle aux roselins et aux mésanges. L’an dernier j’avais réussi à lui tirer le portrait alors qu’elle venait s’approvisionner au « snack-bar » local.
Merci infiniment, chère Nicole. J’aime tant cet oiseau qui vit calmement sa vie au milieu de tous les autres.