Louis Riel ne serait pas mort
Ça ne date pas d’hier qu’on laisse entendre qu’un personnage de grande renommée, décédé depuis un moment, soit toujours vivant. À la une du quotidien montréalais La Patrie du 7 juin 1904, voilà qu’un certain William Mason affirme que le chef métis Louis Riel est toujours vivant. La pendaison de ce dernier, le 16 novembre 1885 à Regina, en Saskatchewan, avait suscité l’une des plus grandes protestations dans l’histoire du Québec. Ainsi, le 22 novembre, de quarante à cinquante mille personnes se rassemblent au Champ-de-Mars, à Montréal, pour entendre de nombreux orateurs. À cette occasion, le grand Honoré Mercier, dans un discours célèbre commençant par «Riel notre frère est mort», propose la formation d’un parti pour unir toutes les forces de la nation.
Mais reportons-nous une vingtaine d’années plus tard, le 7 juin 1904, alors que Mason aimerait bien faire courir cette rumeur.
Les vieux grognards de la Grande Armée ne voulurent jamais croire que Napoléon fût mort à l’île Sainte-Hélène et ils espéraient qu’un jour ou l’autre le Petit Tondu reviendrait les mener encore à la victoire. Cette même foi robuste existe chez certains métis du Nord-Ouest qui ne veulent pas que Riel soit mort sur l’échafaud.
Cette espérance est encore plus vivace depuis que Gabriel Dumont, le lieutenant de Riel, peut revenir librement de son long exil aux États-Unis.
Un M. William Mason, né à Woodstock, mais qui habitait le Manitoba depuis 1863 jusqu’à la fin de la rébellion de 1885, fut l’ami intime de Riel. Il raconte qu’au moment de l’exécution, lui et quelques amis s’arrangèrent pour que le condamné eut une main libre. On enterra la victime sous les marches de l’escalier de la prison. Les amis achetèrent une maisonnette voisine, creusèrent un tunnel de là jusqu’à la prison et, quand le corps fut inhumé, à minuit, ils atteignirent l’endroit où était le cercueil et le transportèrent dans la maison.
Riel, ramené à la vie, resta trois jours dans le souterrain, puis il partit pour Chicago où il demeura pendant quelque temps. Il partit ensuite pour l’Ouest et, toujours d’après M. Mason, il habite à Rullins [Rawlins], dans le Wyoming.
Riel serait venu plusieurs fois au Canada sous un nom d’emprunt et aurait une fois failli être reconnu à Woodstock par M. Thomas Hardy, un ancien soldat de la police à cheval.
La gravure ci-haut des funérailles de Louis Riel à Saint-Boniface, au Manitoba, fut publiée dans Le Monde illustré du 26 décembre 1885. On la retrouve sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, au descripteur «Riel, Louis, 1844-1885».
je suis contente d avoir cette halte – votre site – dans ma journée. la variété des sujets abordés ajoute au plaisir. venue pour l histoire, revenue pour la nature – c est dire que votre petit monde est intéressant et apaisant. comme vous le dites dans votre préambule, il y a déjà bien assez de bruit ici-bas. une source ici.
bonne continuité.
Merci infiniment de votre message, chère Vous. Il me touche vraiment. Quand Élyse s’est mise au travail pour la construction de ce site, elle m’a tout de suite dit : «Toi, commence à penser à des textes, ceux qui apparaîtront tout en haut pour la présentation des mondes où tu veux intervenir. Dans ton mot de bienvenue, par exemple, dis-nous ce que tu espères de ce site internet.»
Et la toute première phrase que j’ai rédigée est celle qui apparaît dans ce mot de bienvenue : Je ne monte pas dans ce train avec tambour. Il y a tant de bruit sur la Terre. Je ne veux pas ajouter à la polémique. J’espère un foyer, un lieu de partage, d’échanges, de découvertes mutuelles. Et j’allais rajouter dans le calme et la tendresse.
Pour tout vous dire, chère Vous, je voulais justement un lieu de repos, une halte, et non un instrument de combat, sauf pour chanter la Nature. Et j’espérais la plus grande variété possible des sujets.
Merci beaucoup de votre mot.
Riel est incontestablement un géant de notre histoire et surement un immortel en quelque sorte.
Absolument, absolument, cher Monsieur Gaudreault.