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Puis, alors que j’allais quitter les lieux pour regagner la maison, voilà que l’une des femelles Durbecs des sapins décroche et m’est donnée

Elle se pose dans la roulière tout près de moi.

Ne bougeons plus.

Doucement, je ne cesse de la photographier.

Elle traverse à petits pas pour aller boire dans l’autre roulière.

Et, bientôt, toujours à petits pas, elle revient vers moi.

Dois-je lentement m’accroupir ?

Exprime-t-elle quelque chose ?

Elle se rapproche davantage.

Bientôt, elle est franchement à mes pieds.

Les instants sont longs.

Je ne bouge plus.

Finalement, elle me regarde, absolument sans crainte.

Puis s’envole en émettant une toute petite note, joyeuse, dirais-je, tout à fait musicale.

Hors saison.

Étonnante en ce temps de l’année où aucun oiseau ne chante.

 

Partie de si loin, elle émeut en agissant ainsi, elle touche l’âme.

En un instant, nous sommes du même monde. Que nous avons en partage.

Moment sublime.

2 commentaires Publier un commentaire
  1. Lectrice Assidue #

    Quand on sait se rendre présent, comme Vous le faites si bien, les animaux nous offrent des moments de grâce. Merci pour ce si précieux partage

    29 novembre 2020
  2. Jean Provencher #

    Merci infiniment, chère Lectrice Assidue.

    Hors des bruits de notre monde, dirais-je, ces vivants arrivent à être tellement présents et tellement émouvants. Très simplement, ils nous virent à l’envers. On rentre dans l’abri tout chamboulé et tellement gratifié. On y repense ensuite pendant de longs moments. Et on a le cœur tellement heureux. Ils savent laisser des traces.

    Et elle, sa note musicale à la fin couronne le tout, ajoute tellement à la joie. Vraiment, tu te dis que tu ne t’es pas approché d’elle pour rien. Petit être, elle a rempli ta valise de bonheur pour poursuivre la route. Un bien grand cadeau.

    L’applaudir lui aurait fait peur. Il faut simplement que tu demeures dans son secret.

    Et puis ça fait tout drôle. Tu tournes le pas, tu souris, tu la quittes et tu t’ennuies déjà. Grande porteuse de vie.

    Me serrant le poignet en marchant et regardant en avant, mon père ne savait que dire un mot : « La Vie est bonne, John, la Vie est bonne ». Parfois, il y rajoutait son patois : « Batiscan ! »

    29 novembre 2020

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