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On s’en vient, les ami.es, on s’en vient !

Tenons bon.

Nous commençons à nous répéter au sujet de nos « méfaits ». Il a fallu que la vie donne un grand coup pour que l’humain arrive enfin à ces conclusions. Réjouissons-nous. Mais tout le travail est maintenant à faire. Il n’empêche que c’est déjà ça. Une prise de conscience.

Je ne suis pas jeune-jeune, mais j’aurai vu le début d’une immense nécessaire réflexion. Et il ne faut pas qu’elle avorte, elle doit être menée jusqu’au bout !

Voyez ce que dit le spécialiste français de l’évolution des faunes et du comportement des insectes dictyoptères, directeur de recherche au CNRS et directeur de laboratoire au Muséum national d’histoire naturelle, Philippe Grandcolas.

Je suis dans la quotidien français Le Monde. Martine Valo récolte son propos. Extraits.

Selon lui, la crise sanitaire due au nouveau coronavirus est le moment ou jamais d’aborder la question de notre mauvais rapport à notre environnement naturel. […]

Les gens pensent que les virus ont toujours existé, que les épidémies n’ont rien à voir avec l’état de la biodiversité ou le changement climatique. Pourtant, depuis quelques décennies, elles augmentent. Elles n’ont pas l’impact énorme du Covid-19, mais leur fréquence s’accélère. La majorité sont des zoonoses : des maladies produites par la transmission d’un agent pathogène entre animaux et humains. Les pionniers des travaux sur les parasites les étudient depuis le début du XXsiècle. Mais la prise de conscience de leur lien avec l’écologie au sens scientifique du terme date d’il y a quarante à cinquante ans.

Aujourd’hui, nous savons qu’il ne s’agit pas que d’un problème médical. L’émergence de ces maladies infectieuses correspond à notre emprise grandissante sur les milieux naturels. On déforeste, on met en contact des animaux sauvages chassés de leur habitat naturel avec des élevages domestiques dans des écosystèmes déséquilibrés, proches de zones périurbaines. On offre ainsi à des agents infectieux des nouvelles chaînes de transmission et de recompositions possibles. […]

Malheureusement, la période dramatique que nous traversons pourrait exacerber le manichéisme humain, pousser certains à vouloir se débarrasser de toute la biodiversité. En réalité, c’est pire : on ignore simplement que l’origine de l’épidémie de Covid-19 est liée aux bouleversements que nous imposons à la biodiversité. Le silence sur ce point est assourdissant.

Je n’ai pas de complexe à aborder aujourd’hui la question de notre mauvais rapport avec la nature, même si les gens sont confinés, submergés par des controverses sur la gestion des masques, des tests, des médicaments… Demain, ils le seront par les tourmentes économiques. Quand est-ce le moment ? Quand nous serons passés à autre chose et aurons oublié ? On peut craindre alors que nous n’apprenions rien avant la survenue de nouvelles crises. Et nous ne pouvons pas nettoyer au Kärcher tous les micro-organismes qui nous entourent, on en a absolument besoin ! […]

 

Martine Valo, Coronavirus : « Nous offrons à des agents infectieux de nouvelles chaînes de transmission », Le Monde (Paris), 6 avril 2020. Édition numérique.

Quoi vous dire, chères amies, chers amis. Pourquoi ne pas vous abonner au journal Le Monde ? Il est en pleine ébullition en ce moment. Par bonheur, mon fils m’a fait cadeau d’un abonnement.

Merci, très cher.

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