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Une immense écrivaine

J’aime et je suis Clarice Lispector depuis 1980 quand j’ai découvert son grand ouvrage Agua Viva. Présentez-moi un écrit d’elle et j’accours.

Retour à son livre publié à 2018 Un Souffle de vie (pulsations). Chez Clarice, quasi chaque phrase fait réfléchir. En voici quelques-unes.

Je veux que chaque phrase de ce livre soit un paroxysme. […]

Si ce livre sort un jour, que les profanes s’en écartent. […]

Un papillon est un pétale qui vole. […]

Je suis la contemporaine de demain. Quand je reste seule très longtemps, il m’arrive tout à coup de m’étonner de moi-même, j’ai peur et je frissonne toute. Dorénavant, je ne veux plus que comprendre : je veux supercomprendre, j’implore humblement que ce don me soit accordé. Je veux comprendre ma compréhension même. Je veux atteindre le plus ultime secret de ce qui existe. Je suis en parfaite communion avec le monde. […]

 Je vois la lampe qui devient incandescente. Mon intérieur est désordonné. Mais je suis incandescente. […]

Je suis restée seule tout un dimanche. Je n’ai téléphoné à personne et personne ne m’a téléphoné. J’étais totalement seule. Je suis restée assise sur un sofa, la pensée libre. Mais au cours de cette journée jusqu’à l’heure de dormir, j’ai eu trois fois une soudaine reconnaissance de moi-même qui m’a étonnée et m’a plongée dans des profondeurs obscures dont je suis sortie pour aller vers une lumière dorée. C’était la rencontre du moi avec le moi. La solitude est un luxe.

 Le quotidien contient en soi l’abus du quotidien : le quotidien a la tragédie de l’ennui de la répétition. Mais il y a une issue : c’est que la grande réalité est hors série, comme un rêve dans les entrailles du jour. […]

Chaque minute qui vient est un miracle qui ne se répète pas. […]

Tu es ma bougie allumée. Je suis la Nuit […]

Le caillou ? Le caillou qui est sur le sol ? C’est un joyau qui est venu du ciel dans un tourbillon et qui s’est arrêté là pour attendre que je vienne, le voie, le prenne et le palpe comme une chose à moi, une chose de mon cœur. […]

La quiétude est une plénitude. […]

Chaque corps né a un esprit. […]

Le matin est une fleur prématurée. […]

 

Clarice Lispector, Un Souffle de vie (pulsations), Paris, des Femmes Antoinette Fouque, 2018. Traduction du portugais (Brésil) par Jacques et Teresa Thiériot.

Pour d’autres billets sur cette grande écrivaine brésilienne, voir ces billets.

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