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Bref voyage en Transylvanie (Second de deux billets)

Nous sommes à la découverte de cet écrivain sicule (on appelle Sicule la personne de langue hongroise habitant la Transylvanie), Aron Tamasi (1897-1966).

Je viens de terminer son bel ouvrage Étoiles de Transylvanie. J’ai découvert un monde rural ancien et original, mais en même temps semblable au nôtre autrefois sous plusieurs aspects : les manières fêter, la présence du cochon, des poules dans la basse-cour, comment le soir tombe soudain, l’été, etc.

La beauté de l’écriture de cet homme m’a plu. Hier, vous en aviez un aperçu. Nous y retournons aujourd’hui.

Nous sommes l’été. Voilà que son personnage fait la découverte d’une jeune fille habitant son patelin.

Et il se dit : Cette jeune fille n’était pas une jeune fille sicule […]

À ce moment-là, je m’assoupis probablement, Car, lorsque j’émergeai d’un monde lointain, c’était déjà la chute du jour. Je sautai sur mes pieds pour rentrer à la maison. Je vis des hirondelles qui, de leurs ailes, dessinaient des monts et des vallons dans l’air. Et, au loin sur le chemin, deux bœufs blancs qui tiraient, dans une lente quiétude, un chariot chargé de foin, inondé par le crépuscule.

Cette nouvelle porte le titre du livre de l’écrivain. Et voici maintenant comment Aron Tamasi ouvre sa nouvelle appelée « L’oiseau de l’aurore » :

La lumière descendait du dos des eaux. Les forêts glissaient sous l’horizon, Les prés fermaient leurs yeux. Les montagnes sombraient. Au village, la chauve-souris quitta sa cachette, vola au milieu de la première maison et y dessina un cercle en froufroutant. Les fleurs s’éteignaient lentement sur les arbres et, dans les maisons, les lampes s’allumaient. Puis, dans le silence, la cloche se mit à chanter, ce qui fit naître définitivement le soir villageois.

 

Aron Tamasi, Étoiles de Transylvanie, nouvelles traduits par Agnès Jarfas, Éditions Héros-Limite, Genève, 2011, p. 136s., 153.

À nouveau, merci infiniment, chère Melinda, pour ce cadeau magnifique.

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