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En 1900, les Québécois à Paris aiment se rencontrer régulièrement

Le chroniqueur du quotidien montréalais La Patrie, Léon Famelart, raconte.

Nombreuse, charmante et très intéressante réunion à « La Boucane », au café Fleurus, samedi dernier au soir.

« La Boucane » est le nom — bien canadien, ou je ne m’y connais pas — d’un rendez-vous généralement semi-hebdomadaire des Canadiens demeurant à Paris et des amis du Canada.

Nos compatriotes que leurs occupations peuvent tenir éloignés les uns des autres, dans « Paris la grande ville », y reprennent contact, y nouent des relations ; d’autres, arrivant de la Nouvelle-France, y retrouvent souvent des connaissances de là-bas et, dans tous les cas, tout Canadien y reçoit l’accueil le plus cordial.

À « La Boucane », on cause, on se raconte ses aventures de voyage, on évoque entre amis les souvenirs du pays ; on fait naturellement de la « boucane », quelquefois un peu de boucan, lorsque les conversations s’animent, et il est même permis de s’y rafraîchir. […]

M. Herbette, dont l’amour pour les Canadiens ne se dément jamais, a pris la parole dans le cours de la soirée et, sous prétexte de nous annoncer plusieurs bonnes nouvelles, s’est livré à une causerie pétillante d’esprit. […]

M. Herbette est en train d’organiser, pour la fin de mai, un voyage à Rouen, l’ancienne capitale de la Normandie, où il fera une conférence sur le Canada. Depuis son retour d’Amérique, maints auditoires l’ont entendu traiter ce sujet et, de tous côtés, on le prie de venir relater ses impressions de voyage et apprendre à ceux qui l’ignorent encore, en dépit de l’enseignement de la géographie et de l’instruction obligatoire, quel genre de pays est le nôtre. Quelques frais que nous fassions, nous ne pourrions certainement trouver aucun conférencier-voyageur plus favorable à nos intérêts.

Après le voyage à Rouen, aura lieu une excursion à Amiens. On partira de Paris le matin, on visitera le chef-lieu de la Somme, on fera une manifestation auprès de Jules Verne, le célèbre écrivain français [celui-ci, âgé alors de 71 ans, habite Amiens], et le retour s’effectuera le soir.

Voilà deux « promenades » qui intéresseront sans doute les Canadiens de Paris, la Normandie et la Picardie ayant été le berceau de nombre de nos ancêtres. Et il y aura un attrait de plus : les dames seront de la partie.

 

La Patrie (Montréal), 19 mai 1900.

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