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Par bonheur, les années 2010 auront été majeures pour la compréhension du vécu des autres vivants que nous

À ce sujet, les études pullulent dans mille et un domaines. Il suffit simplement d’être attentif pour s’en rendre compte.

Au sujet des animaux eux-mêmes, la journaliste et écrivaine Karine Lou Matignon, aidée de l’ornithologue David Rosane, a rencontré l’éthologue et neuropsychiatre Boris Cyrulnik, la philosophe Élisabeth de Fontenay et le fondateur du Mouvement de libération animale David Rosane, pour échanger.

Question posée à Boris Cyrulnik :

L’heure serait venue de laisser s’exprimer les animaux ?

Réponse :

C’est ça. L’animal n’est pas un objet passif, il est aussi acteur d’une relation, or, jusque-là, rares ont été les études anthropologiques ou ethnologiques mettant en lumière ce que vivent et ressentent les animaux aux côtés des hommes, leur mal-être comme leur plaisir. C’est aujourd’hui un mouvement naissant, les chercheurs s’intéressent de plus en plus au point de vue de l’animal, et cela va nous permettre d’ouvrir la porte à d’autres explorations, d’autres usages du monde des animaux, d’autres définitions et probablement d’autres relations ; cela va nous obliger à de nouveaux concepts de pensées, à inventer aussi de nouvelles méthodologies d’expérimentations moins rigides. En modifiant leurs représentations, en n’imposant plus systématiquement nos propres compétences comme norme de comparaison, les spécialistes se sont adressés aux animaux différemment et ont déjà obtenu des réponses inattendues.

Autre question, toujours à l’éthologue et neuropsychiatre :

C’est ce qui explique que les animaux sont devenus intelligents et aptes à être respectés après avoir été si longtemps considérés comme des outils jetables ?

Réponse :

Oui. Comme aime à le rappeler l’éthologue Vinciane Despret, c’est parce que nous leur avons peu à peu posé des questions intelligentes que leurs réponses sont devenues pertinentes. En découvrant très précisément leur monde, on peut leur poser effectivement des questions qui ne peuvent pas être généralisées à d’autres espèces.

 

Cet extrait d’une conversation provient du livre suivant : Boris Cyrulnick, Élisabeth de Fontenay, Peter Singer, Les animaux aussi ont des droits, Paris, Éditions du Seuil, 2013, p. 191. Entretiens réalisés par Karine Lou Matignon avec la collaboration de David Rosane. Merci à mon libraire Éric Bergeron pour m’avoir mis sur la piste de cet ouvrage.

Le cheval si haut est l’un de ceux à qui j’ai parlé et qui répondait avec toutes sortes de mimiques. Nous étions de condition commune. Il s’efforçait de venir vers moi comme je m’efforçais de venir vers lui.

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