En France, au début du 20e siècle, on est en train de séparer le trône de l’autel
Autrement dit, de séparer le pouvoir politique du religieux. Et quelqu’un quelque part veille à ce que tout se fasse dans l’ordre. Exemple.
Les instituteurs français ont reçu du gouvernement républicain la défense formelle de chanter au lutrin. Certains d’entre eux ont voulu savoir s’ils avaient encore le droit de sonner l’Angélus et de remonter l’horloge du clocher.
On leur a répondu qu’ils pouvaient sonner pour annoncer l’heure, mais SANS TINTER de manière à ce que leur sonnerie n’ait aucun caractère religieux !
Quant à l’horloge, comme elle est, paraît-il, laïque, de sa nature, on peut remonter ses poids autant qu’on veut.
Telle est, à l’heure qu’il est, la liberté religieuse en France.
La Presse (Montréal), 25 février 1901.