« Le petit verre de l’amitié et les croquignoles »
Nous lisons dans le « Nord » de St-Jérôme :
M. Le curé, à son prône de dimanche, a fortement conseillé à ses paroissiens de ne pas servir de liqueurs aux visiteurs.
Nous entrons parfaitement dans les vues de notre curé, mais nous ne pouvons songer, sans une certaine émotion, au temps où nos ancêtres avaient coutume de traiter leurs amis avec le vieille eau-de-vie de Jamaïque.
Dans ces temps, on aurait cru faire une grave injure à un visiteur en ne lui offrant pas le petit verre de l’amitié et en ne lui passant pas les « beignes ».
Souvent nos pères se rendaient chez eux, après leurs visites terminées, les jambes et la tête plus ou moins solides, car on ne pouvait refuser un « politesse » sans que le traiteur se crut gravement insulté.
Il y a une évolution depuis cette époque-là. Et cependant nos pères, s’ils prenaient quelquefois un verre de trop, n’en étaient pas moins meilleurs que nous.
Oups.
La Presse (Montréal), 4 janvier 1895.
L’illustration, sans doute une image d’Henri Julien, provient du journal La Patrie du 4 janvier 1902.