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Il fut un temps où la fougère avait bien mauvaise réputation en France

Le biologiste et botaniste Jean-Marie Pelt l’évoque.

Au Moyen Age, la fougère était considérée comme une plante peu fréquentable : les squames brunes et les amas de spores rougeâtres sous ses frondes la firent suspecter de quelque commerce sacrilège avec  le Malin, dont on sait qu’il roussit tout ce qu’il touche.

Les jeunes frondes enroulées en crosse étaient, il est vrai, plus rassurantes : la crosse simulait le serpent, elle devait donc protéger contre sa morsure ! En 1612 [la ville de Québec a quatre ans], le synode de Ferrare avait frappé d’interdit ces cueillettes nocturnes de fougères pendant la Saint-Jean, qui, disait-on, pouvaient rendre invisibles leurs détenteurs.

Mais, au début du XIXe siècle, les souches porteuses de jeunes crosses de fougère mâle étaient toujours vendues en Allemagne sous le nom de « mains de saint Jean » : elles étaient censées protéger leurs possesseurs contre les mauvais sorts.

 

Jean-Marie Pelt, Fleurs, fêtes et saisons , Paris, Librairie Arthème Fayard, 1988, p. 167.

Est-ce que certains des 10 000 Français venus en Amérique du Nord ont apporté avec eux ces croyances sur la fougère ? En reste-t-il des traces ?

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