L’étonnement est sans doute à l’origine de la création
J’aime beaucoup les essais d’Arthur Kœstler (1905-1983), écrivain d’origine hongroise qui fut également journaliste et romancier. Plusieurs de ses essais sont majeurs. Le Cri d’Archimède, en particulier, est une réflexion sur la création. En voici un bien court extrait :
[…] le besoin de participation vient du sublime étonnement. « Les hommes furent d’abord conduits à l’étude de la philosophie de la nature, comme ils le sont encore, par l’étonnement », dit Aristote. [James Clerk] Maxwell conte ainsi son plus vieux souvenir d’enfance : « J’étais couché dans l’herbe, je regardais le soleil et je m’émerveillais ». Et pour Einstein, « l’homme incapable d’émerveillement, l’homme que rien n’émeut, qui ne peut ni contempler ni connaître le frisson de l’âme en extase, pourrait aussi bien être mort car il a déjà fermé les yeux à la vie ».
Ce sentiment océanique d’étonnement et d’admiration est la source de la mystique, de la science pure et de l’art pour l’art ; c’est leur commun dénominateur, leur lien affectif.
Arthur Kœstler, Le cri d’Archimède, L’art de la Découverte et la découverte de l’Art, Paris Calmann-Lévy, 1965, p. 241. Depuis 2011, cet ouvrage est maintenant disponible aux Éditions Belles Lettres, dans la collection Goût des idées.
La photographie d’Arthur Kœstler prise le 11 janvier 1969 par Eric Koch est attachée à la page Wikipédia qui lui est consacrée.
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