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Avez-vous souvenir de la revue française Autrement ?

 

Un souffle nouveau qui a vu le jour en 1975, fondé par Henri Dougier. Revue d’anthropologie sociale. Parfois, elle faisait très franco-française ; d’autre fois universelle. Chose certaine, on gagnait à suivre de ce côté-ci du monde les numéros qui paraissaient. Et aujourd’hui, Autrement, dans la suite de ce qu’elle fut au départ, est devenue une maison d’édition.

Extraits de quelques réflexions de ce numéro 7 sur la fête, publié en novembre 1976.

Diversifiée et pourtant contrôlée, la fête est éminemment répétitive, même si elle n’est pas périodique. En cela réside son caractère traditionnel : elle obéit à des rituels, et ne laisse qu’une marge étroite à l’improvisation, au jeu de la spontanéité. […]

 La fête traditionnelle dynastique, comme spectacle même, n’attire plus guère le bon peuple citadin, car il s’agit là d’un spectacle sans imprévu et sans fantaisie. Comme « participation », elle se situe à un niveau social qui exclut d’emblée la masse : les bizarreries, les singularités de certaines fêtes traditionnelles semblent en outre être désormais perçues comme folkloriques, comme purement pittoresque, et c’est ainsi que les fêtes profanes dérivent vers des manifestations au cours desquelles des minorités se concélèbrent elles-mêmes, par de brillantes parades surannées.

Abel Poitrineau (1924-2013), « Les fêtes traditionnelles : protocole et surveillance »

 

Dans les sociétés traditionnelles, le droit de l’individu à exprimer les tendances propres de son corps, de ses mains, de son cœur et de son esprit a augmenté les possibilité matérielles et temporelles de le faire. Des valeurs nouvelles sont nées surtout dans les nouvelles générations où une éthique de l’expression personnelle tend à remplacer une morale de la répression sociale.

Joffre Dumazedier (1915-2002), « Aujourd’hui, à chacun sa mini-fête ».

 

Il est significatif que la liaison la plus marquée est celle qui unit le sentiment de retour à l’enfance et celui de la fraternité universelle. D’un côté l’expression d’une attitude artistique, d’un repliement, et de l’autre, celle d’une extraversion. Or l’une et l’autre sont solidaires comme si le retour sur soi permettait de retrouver une communion universelle par l’intérieur et comme si la non-séparation entre les hommes dont il s’agit était celle d’une harmonie intime.

François-André Isambert (1924-2017), « Au pied de l’arbre, enfants et cadeaux ».

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