Skip to content

« Pour faire pleuvoir »

Si ma mémoire est bonne, il me semble bien que, durant les années 1960, au Québec, certaines personnes espéraient contrôler la pluie, en particulier en inventant carrément des « machines à pluie ». L’histoire a tourné court.

Mais, quatre-vingt ans auparavant, un général américain y avait pensé.

Il est des pays et des circonstances où quelques ondées feraient un grand bien aux céréales ou aux prairies. Un général américain, M. Ruggles, de l’État de Virginie, propose un moyen pour déterminer la chute de la pluie lorsqu’on est sous des nuages.

Il affirme que les décharges d’artillerie, dans les batailles, furent très souvent suivies de pluie ; et il voudrait produire des explosions au milieu des nuages, à l’aide de la dynamite ou d’une autre matière explosive puissante. Ces matières seraient fixées sur un bâti en bois suspendu à un ballon, et la détonation serait produite soit au moyen de mèches brûlant pendant un certain temps, soit à l’aide d’un fil électrique.

Le général fait remarquer que son idée n’est pas en désaccord avec celle du physicien Espy, qui proposait d’allumer de grands feux, en vue de produire l’ascension des colonnes d’air chaud mélangé de vapeur d’eau ; ces courants chauds et humides atteignant des couches de nuages du genre cirrus, dont la température est celle qui fait solidifier le mercure, provoquent une condensation de vapeur, et peuvent amener de la pluie.

Les explosions du général Ruggles peuvent produire des courants ascendants d’air humide, ce qui est d’après le docteur Ham, directeur du bureau météorologique autrichien, la source la plus féconde de la précipitation de la pluie.

Ce sera un commencement de la solution du grand problème : « Faire la pluie et le beau temps ».

 

Le Journal des Trois-Rivières, 31 octobre 1881.

No comments yet

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS