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Jouets et jeux des enfants de Chine durant les années 1930

Il y a de ces livres franchement étonnants, celui-ci en est un, L’enfant et sa mère à travers le monde. Un pavé, 765 pages. Mon bouquiniste Bernard Laforce est si heureux de savoir qu’enfin quelqu’un l’attrape.

Vous n’avez pas idée, me dit-il. Voilà des années que j’essaie de le vendre. J’ai tout tenté. Le changement de rayons, la mise en vitrine, les propositions à des clients. Finalement, je l’ai déposé sur le trottoir dans la boîte des livres à 2$ pour liquidation. Et c’est vous qui partez avec.

Commençons par gagner la Chine des années 1930. Jouets et jeux des enfants de ce pays, nos petits chinois de carton de la sainte enfance, à 25 cents pièce.

L’enfant s’amuse partout avec tout et rien. Mais en plus de la variété de jouets qui lui sont donnés il y a quantité de fêtes réservées à des jeux spéciaux.

Tous prennent aussi grand plaisir à faire combattre des grillons, ou à les écouter chanter, prisonniers dans de jolies cages ; ils aiment aussi le montreur de marionnettes et les montreurs d’animaux savants, qui passent par les rues, attendant qu’on les appelle.

Racontons entre mille un jeu favori intitulé « l’attaque du singe ».

Des enfants s’assemblent sous un arbre et choisissent le plus habile à grimper pour figurer le singe, qui montera à l’arbre comme pour voler des pêches, tandis que les autres sont les jardiniers qui, sous l’arbre, gardent les fruits du verger. Une fois le singe perché bien haut, les jardiniers quittent leurs pantoufles et les lancent sur lui à volonté avec des cris joyeux et retentissants, à travers les branches. Le singe frappé de tous côtés se défend en attrapant les pantoufles une à une et en les accrochant au bout des branches ; aux jardiniers de les faire retomber pour recommencer la bataille.

Quand, enfin, le singe les a toutes accrochées et que ses camarades ont les mains vides, la victoire est pour lui et une fois redescendu il a le droit de frapper la plante du pied de chacun de ses adversaires avec la pantoufle qu’il doit rendre à sa victime.

Il existe bien d’autres jeux, qu’il serait trop long de décrire ; de même qu’il serait trop long de citer les contes et les chansons avec lesquels les mères calment ou amusent leurs petits. Il serait intéressant de faire une étude comparée des coutumes et de leurs variantes à travers les âges dans l’immensité des régions de la Chine.

Et l’auteur du texte sur la Chine, Yang-Kun-Tcheng Lomine, de conclure ainsi son propos :

Dans ces pages, nous nous sommes placés au seul point de vue folklorique, qui nous a paru éclairer d’un jour nouveau tout un aspect de la vie chinoise intime, assez ignorée hors de notre pays. Il est peu d’étrangers en effet qui aient pénétré sa vie familiale dont les excluent, dans le peuple comme dans les classes supérieures, la différence de religion, et plus encore ces superstitions dont nous nous sommes efforcés de donner ici un aperçu, qui s’effrayeraient d’une intrusion dans des pratiques qui doivent à leur mystère même l’efficacité qui leur est attribuée.

 

L’enfant et sa mère à travers le monde, Paris, Librairie Plon, 1939, p. 562s. Tous les textes de ce livre étonnant ne sont rédigés que par des femmes.

L’image est encartée dans cet ouvrage.

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