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La grande Emily Dickinson qui toujours tient des propos qui ébranlent

Nous passâmes l’école où des enfants jouaient

À lutter dans un cercle ;

Nous passâmes les champs de blé très attentifs,

Et nous passâmes le soleil couchant.

 

Nous nous arrêtâmes devant une maison

Qui ne semblait qu’une bosse du sol ;

Toit à peine visible,

Corniche à peine un monticule.

 

Il est des siècles de cela, mais chacun d’eux

Paraît moins long que le jour où je vis

La tête des chevaux

Se tourner vers l’éternité.

 

Emily Dickinson, Présentation par Alain Bosquet, Choix de textes, bibliographie, portraits, fac-similés, Paris, Éditions Pierre Seghers, 1957, page 111. Cet ouvrage d’Alain Bosquet en langue française venue de France, en français de France, m’apparaît être le meilleur sur Emily Dickinson. Souvent les traductions de ses écrits nous provenant de France pèchent par le fait que les traducteurs ne connaissent guère le milieu naturel de la Nouvelle-Angleterre (ses bêtes, ses plantes, son climat, le temps qu’il fait, etc.), se lancent donc sans filet et y vont de termes approximatifs, ou franchement faux. Ce livre de Bosquet est le plus juste. Exemple : il nous donne pour le mot anglais « robin » celui de « rouge-gorge » en français, ce qui est fort bien, car c’est l’appellation vernaculaire pour désigner de ce côté-ci du monde le Merle d’Amérique, un oiseau inexistant en Europe.

L’illustration provient du site A poem for every day.

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