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Une fleur qui se refermerait sur l’heure du midi

L’historien, archiviste et journaliste Édouard-Zotique Massicotte la retient pour son herbier. Son nom — Bermudienne — vient de l’ancien nom du genre, Bermudiana, créé par la botaniste français Joseph-Pitton de Tournefort (1656-1708). Massicotte écrit :

Plus humble que la classique violette est la bermudienne. Bien qu’elle ait ordinairement de dix à douze pouces de hauteur, elle trouve moyen de se cacher parmi les autres plantes de façon à ne pas être vue par l’œil inattentif. Autre coquetterie, sa corolle se referme vers le haut du jour, comme si elle craignait les caresses d’un soleil trop ardent. Et pourtant cette fleur, d’un bleu violacé, supportée par un frêle te long pédicelle, est fort gracieuse.

Les Anglais l’ont baptisée blue eyed grass (l’herbe aux yeux bleus). N’est-ce pas que c’est une jolie trouvaille ?

On dirait d’une herbe, en effet, que la bermudienne avec ses feuilles linéaires, engaînantes et sa tige aplatie, surtout lorsque sa corolle n’est pas épanouie ; mais, vive Dieu ! étale-t-elle ses six pétales mucronés que tout de suite on la reconnaît pour une proche parente de l’iris le superbe.

Nous étions loin de songer à elle lorsque nous la trouvâmes sur la montagne de Montréal, près de Villa-Maria. Elle s’en est bien vengée, car depuis nous y pensons souvent.

 

E. Z. Massicotte, Cent fleurs de mon herbier, Montréal, Éditions Beauchemin, 1952, p. 27-29.

On trouvera un autre billet à cette adresse sur la Bermudienne.

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