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Le charmeur d’oiseaux

Le zoologiste Émile Oustalet (1844-1905), dans un article sur «Les oiseaux des grandes villes», s’arrête sur le charmeur d’oiseaux.

Il s’en trouve sûrement au Québec, mais ne portent pas nécessairement ce nom. J’ai souvenance d’un personnage dans un parc de Montréal, sur un banc public, couvert de pigeons et tout plein à ses pieds.

Les charmeurs, je me hâte de le dire, ne sont nullement des personnages mystérieux, doués de quelque pouvoir surnaturel, mais tout simplement de braves gens, hommes ou femmes, qui aiment les animaux et qui par des friandises habilement distribuées, en opérant doucement, sans brusquerie, arrivent peu à peu à gagner la confiance de la gent emplumée.

Les oiseaux reconnaissent bien vite à qui ils ont affaire : après avoir ramassé des miettes aux pieds de leur ami, ils s’enhardissent, voltigent autour de sa tête, saisissent au vol les boulettes de pain qu’il leur jette, se penchent sur son épaule et finissent par prendre dans sa main ou entre ses lèvres le morceau convoité.

Ce ne sont pas seulement les moineaux qui se familiarisent ainsi; les pigeons ramiers laissent aussi facilement capter leur confiance. Autant ils sont farouches dans les grandes forêts, autant ils se montrent confiants dans nos jardins publics. Forts de l’appui de l’autorité qui, dans certains cas, pousse la complaisance jusqu’à faire abattre les nids des Freux [l’une des quatre espèces de corbeau en Europe], leurs rivaux naturels. Les Ramiers se promènent sur les pelouses, se perchent, d’une façon quelque peu irrévérencieuse, sur la tête des héros et des déesses et partagent volontiers les festins de Moineaux turbulents.

 

La gravure du charmeur d’oiseaux au Jardin des Tuileries à Paris provient de la revue La Nature (Paris), tome 23 (1884), p. 105.

L’article d’Oustalet est paru dans cette revue française à Paris, tome 23 (1884), p. 103-106.

2 commentaires Publier un commentaire
  1. Francine Lessard #

    Bonjour,

    Je me souviens au début des années 1970 d’un homme qu’on appelait « l’homme aux pigeons’ qui s’installait à la Place du marché Finlay, aujourd’hui Place de Paris, avec du grain. Les pigeons se précipitaient sur lui et certains se perchaient sur son chapeau et sur ses épaules! La scène étaient charmante et souvent prise en photo.

    19 janvier 2017
  2. Jean Provencher #

    Dommage que j’aie manqué ce personnage, chère Francine.

    19 janvier 2017

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