Skip to content

On croit avoir enfin la vérité au sujet du serpent de mer

Voici que ce serpent de mer reparait, et non plus dans les faits divers d’un journal quelconque,

mais devant les sociétés les plus savantes, où des spécialistes érudits viennent affirmer leur croyance à leur existence. La Société zoologique de France a écouté avec beaucoup d’intérêt une communication sur la question faite par un naturaliste des plus distingués; d’autre part, on naturaliste hollandais bien connu, M. [Cornelis] Oudemans [1858-1943], a tout dernièrement publié une volumineuse étude sur le «grand serpent de mer», étude qui est le résultat d’une enquête poursuivie par l’auteur, depuis des années, auprès de toutes les personnes qui ont pu voir ou apercevoir le monstre jusqu’ici réputé fabuleux.

Il ne s’agit donc plus maintenant de sourire du serpent de mer [..]; on avait jadis nié de la même façon l’existence de poulpes géants pouvant enlacer des canots de leurs bras immenses. Et pourtant certains musée possèdent bel et bien des dépouilles de céphalopodes, qui prouvent que certains d’entre eux atteignent une longueur d’au moins 27 verges [près de 25 mètres] ! Pendant des siècles, l’«Okapi» est demeuré inconnu de nous, et l’on n’aurait pas cru ceux qui auraient signalé son existence.

Disons tout de suite que, vraisemblablement, le fameux serpent de mer ne doit point appartenir à la famille des serpents, mais bien à celle des phoques; sa forme rappellerait celle des plésiosaures (dont on rencontre des squelettes dans les galeries paléontologiques), mais avec une queue beaucoup plus allongée. Le cou en est également très long, et c’est ce qui fait que, par son aspect général, il rappelle assez un serpent, principalement quand il nage à demi-immergé, avec sa tête relativement petite allongée sur l’eau.

Le dos doit porter une crinière de poils raides, et l’on a cru voir des écailles dentelées. Ce pseudo-serpent doit être un mammifère et, comme on l’a dit de façon fort pittoresque, la girafe des mammifères marins. Quant à sa longueur, elle est sans doute de 240 pieds [plus de 73 mètres], dont 120 pour la queue, 60 pour le cou, et cela n’est vraiment pas exagéré si l’on songe qu’un animal aussi massif que la baleine arrive fréquemment à une taille de 90 pieds.

Répétons encore que les observateurs les plus sérieux ont vu cet animal, que des officiers de la marine française en ont poursuivi, et souhaitons que les musées puissent un jour s’enrichir de la dépouille d’un de ces monstres, derniers survivants des époques antédiluviennes.

 

L’Album universel (Montréal), 16 janvier 1904.

L’illustration du serpent de mer selon Ouemens provient du site suivant.

No comments yet

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS