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Que se passe-t-il sur Saturne ?

un astre mysterieuxJ’aime beaucoup Henri de Parville (1838-1909). Ce journaliste et chroniqueur scientifique peu connu n’est pas un cabotin. À titre d’exemple, reportez-vous à un des billets les plus populaires à ce jour sur ce site interactif, Faut-il croire aux éclairs de chaleur ? Quatre mille trente visites à ce jour. On peut y vérifier la justesse des propos du journaliste.

Ici, il s’intéresse à Saturne, une planète alors bien mal connue du système solaire.

Un phénomène astronomique excite en ce moment la curiosité des amateurs. On a signalé une grande tache anormale sur le disque de la planète Saturne. M, Rossaro, de l’observatoire de Toulouse, a suivi cette tache et, le 25 juin, il la voyait vers le milieu du disque, accompagnée d’une plus petite. Les taches apparaissent pâles. Les jours suivants, elles furent apparentes et la plus petite se montra plus séparée de la grande. Sur la grande tache, on distinguait, près d’un des bords, un noyau très brillant dont l’éclat allait en diminuant à partir du centre du noyau vers les bords de la tache. Et jusqu’ici on n’en sait pas davantage. Cruelle énigme !

Saturne est resté, du reste, un astre énigmatique, aujourd’hui comme autrefois. Tout le système de Saturne, en raison de sa faible densité, est tel qu’il flotterait sur l’eau comme une vaste et immense bouée. La densité n’est guère que le septième de celle de la terre, la densité du liège est le quart de celle de la terre. […]

Il se trouve peut-être quelque petite lune dans le monde de Saturne. Il est si loin de nous ! Les distances extrêmes de Saturne à la Terre sont de 402 millions et 296 millions de lieues. On croit apercevoir, comme sur Mars, des taches blanches ou de neige dues sans doute à de grands amas de glace ou de neige s’accroissant et diminuant alternativement aux pôles suivant les saisons.

Mais les taches signalées traversent la planète presque à son centre. Des glaces à l’équateur ! Il est vrai que la chaleur est sur Saturne près de cent fois plus faible que sur la Terre ! Ne cherchons pas l’énigme. Cela pourrait nous prendre beaucoup de temps.

Henri de Parville.

 

La Patrie (Montréal), 3 août 1903.

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