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Des étoiles à observer cette semaine

etoiles filantes

On les a beaucoup appelées les «pluies de saint Laurent», la fête de saint Laurent étant le 10 août.

Chacun de nous a pu constater que, durant le mois d’août, notamment à certaines nuits, les étoiles filantes sont très nombreuses. Dimanche soir, à bord des vaisseaux, les passagers se massaient sur le pont pour admirer le firmament sans cesse traversé en tous sens comme par des parcelles d’étoiles lancées dans l’espace.

On s’est demandé longtemps quelle pouvait être la cause et l’origine des étoiles filantes. Un grand nombre de gens croyaient, et croient encore, que ce sont les âmes du purgatoire qui se communiquent aux humains pour réclamer le secours de leurs prières et qu’un signe de croix, à l’instant précis de l’apparition d’une étoile filante, ouvre l’entrée du ciel à l’une de ces bonnes âmes !

Cette pieuse croyance qui nous vient de nos ancêtres les Bretons n’a rien de bien scientifique, mais toute naïve qu’elle soit, il faut la respecter en faveur de l’intention.

Une autre théorie — celle-là se rapproche un peu de la science — veut que les étoiles filantes soient produites par la combustion des gaz qui s’échappent de l’enveloppe terrestre et qui vont s’enflammer dans les régions élevées de l’atmosphère : ce serait des «feux follets» d’un nouveau genre !

Mais cette théorie ne tient pas debout depuis que l’illustre astronome de Milan Schiaparelli a démontré que les étoiles filantes provenaient de l’espace interplanétaire et qu’elles étaient le produit de comètes désagrégées. Ce sont des fragments de petites particules de matière cométaire qui se trouvent semés à différents points de l’orbite terrestre et que notre planète saisit au passage par sa puissante attraction. […]

Le «point radiant» ou le centre d’émanation des étoiles filantes du mois d’août se trouve situé dans la constellation de «Persée»; de là le nom de «Perséides» qu’on leur a donné. La constellation de «Persée» commence à être visible au-dessus de l’horizon dans le nord-est, vers 9 heures du soir.

 

La Canada français (Saint-Jean-sur-Richelieu), 21 août 1896.

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