Quel est le personnage à retenir de notre histoire ?
À l’été 1902, la chroniqueure Madeleine, du journal La Patrie, demande à son public lecteur Quel est le Canadien-Français qui a le mieux travaillé à la prospérité de notre race ? Dites comment ?
Au cours de deux samedis consécutifs, de nombreux noms sortent. Mais, pour Jacqueline, c’est «Le vieux Canadien».
C’est le bon vieux Canadien qui vaillamment et sans bruit a élevé ses enfants dans l’amour de la religion, du pays et de la France. Qui ne se rappelle sa tuque de laine, son costume d’étoffe du pays et ses histoires à la veillée. Au fait, c’était votre grand’père et le mien.
Pour Antoinette, c’est «L’habitant».
Le cultivateur, l’habitant de nos campagnes. C’est lui qui de concours avec «Celui qui fait naître et mûrir les fruits», nous a donné le pain de chaque jour. C’est lui qui nous a conservé et transmis sans mélange, sans interruption, les belles et pieuses traditions de nos ancêtres.
La Patrie (Montréal), 26 juillet 1902.