Skip to content

Parfois, en ville, le quotidien se colore de manière étonnante

Faux bohemiensCette histoire se passe dans la métropole.

Hier, les principales rues de Montréal ont été parcourues par une bande de femmes, misérablement vêtues, traînant après elles, chevaux étiques, ânes et enfants. Ces malheureuses tendaient la main, imploraient la pitié des passants et ont reçu force aumônes; trop, selon nous.

Mal entourées de haillons, ces misérables mendiantes font appel à la charité et, en un jour, ont récolté, nous dit-on, plus de cent dollars.

Gypsies d’allures, elles ne le sont point d’origine; ce sont des moldaves et des valaques, écorchant tant bien que mal quelques mots d’allemand, de français et d’italien.

Les maris de ces mendiantes sont, paraît-il, dompteurs d’ours et autres fauves.

Hier après-midi, un des ours a mordu un enfant dans la rue St-Jacques. Le constable Morrison, témoin de l’affaire, a immédiatement arrêté les montreurs d’ours.

Le chef de police les a laissés partir, sur leur promesse de quitter la ville sans délai.

 

La Patrie (Montréal), 28 juillet 1883.

À noter une des très rares mentions d’ânes dans la presse québécoise du temps.

No comments yet

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS