Dans la série «Là où me mènent mes ânes» (4)
L’âne au cœur d’une histoire venue de France.
Dernièrement, une brave femme allait emprunter un âne chez des cultivateurs de cette commune [le journal ne précise pas le nom de la commune]; on lui donne également une botte de foin pour le nourrir.
Le bonne femme, de retour chez elle, et ayant voulu donner à l’âne un peu de nourriture, délia la botte de foin dans laquelle elle trouve, chose qui se rencontre rarement en un pareil endroit, une petite boîte. Curieuse comme notre mère Eve, elle se mit à l’ouvrir, et alors elle eut comme un éblouissement. La boîte était pleine d’or et de billets, et aussi de valeurs diverses, s’élevant en totalité, nous a-t-on affirmé, à la somme de 70,000 francs.
Comment une pareille somme se trouvait-elle dans une botte de foin ? On dit que c’est la femme qui, craignant les voleurs, avait eu l’idée de placer, à l’insu de son mari, toutes les économies du ménage dans son grenier, pensant que si les voleurs venaient visiter leur maison, ils n’auraient pas l’idée d’aller éventrer les bottes de foin à l’étage supérieur.
La bonne femme s’empressa d’aller reporter la précieuse boîte aux gens à qui elle appartenait.
Le Canadien (Québec), 28 mai 1884.