Décès d’Édouard Monast, Patriote de 1837-1838
LES VIEUX PATRIOTES de 1837 disparaissent rapidement. Le nombre qui en reste doit être à l’heure qu’il est fort restreint.
Tous les Canadiens-français de la génération actuelle entourent du culte de leur respect profond et de leur admiration ces hommes qui ont pris part au mouvement insurrectionnel qui nous a valu les libertés dont nous jouissons.
Samedi matin, s’éteignait, après quelques minutes seulement d’indisposition, M. Édouard Monast, cultivateur de la paroisse de Saint-Mathias, au domicile de son fils, M. A. V. Monast, hôtelier, 695 de la rue Sainte-Catherine.
M. Édouard Monast était âgé de 86 ans et 6 mois. […]
Le défunt était né à Saint-Mathias, comté de Rouville, et il n’a jamais quitté sa paroisse natale.
Quand les jours tourmentés arrivèrent, M. Monast n’hésita pas un instant à décrocher son fusil de chasse et à voler à la défense des villages de Saint-Mathias et de Saint-Charles.
Il ne reçut heureusement aucune blessure bien qu’il fût toujours au premier rang.
Le courage à toute épreuve de ce patriote était hautement prisé par les citoyens de Saint-Mathias et des villages environnants.
M. Monast a été toute sa vie un cultivateur modèle.
Il aimait passionnément les travaux des champs et, quand le grand âge l’eût forcé à abandonner les mancherons de la charrue, il en éprouva un regret profond. […]
Les dépouilles mortelles [sic] de ce brave citoyen ont été transportées samedi après-midi à Saint-Mathias, où auront lieu des funérailles, mardi.
La Patrie (Montréal), à la une de son édition du 20 février 1905.
Ici, Monsieur Monast et son épouse.