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«Les superstitions chinoises»

chauve-sourisLes fils du Ciel, on le sait, sont très superstitieux. La «Revue d’Asie» énumère quelques superstitions chinoises.

Heureux celui qui peut suspendre à la porte de sa chambre un couteau ayant servi à un assassin : pas un esprit n’osera s’approcher.

Des feuilles d’iris ou d’armoise placées au-dessus du lit, une branche de pêcher en fleurs au linteau de la porte suffisent pour écarter le malheur.

Sur eux-mêmes, les Chinois portent, accrochés à un bouton de leur blouse, une petite courge, un petit morceau de jade ou d’ivoire sur lesquels sont gravés certaines inscriptions heureuses : «Puissiez-vous avoir une calme longévité !» — «Puissiez-vous connaître les trois bonheurs !»

Des dessins représentant une chauve-souris, un cerf, une pêche, une grue, sont autant d’indices de félicité et de longue vie. De petits couteaux en argent, spéciaux pour les maléfices, sont suspendus au cou des enfants.

Les clous ayant servi à clouer un cercueil sont fixés dans la natte ou montés en bracelet que l’enfant portera jusqu’à dix ans.

Beaucoup de charmes sont cousus dans la doublure des habits. Plus souvent, on les fait brûler, et leurs cendres sont avalées avec du thé. Certains de ces charmes, portant des inscriptions spéciales et ornés de têtes de chien, sont très en faveur chez les demi-mondaines désireuses de s’attirer, sinon l’affection, au moins la clientèle de quelque riche protecteur.

Le papier est réduit en cendres et la courtisane tâche de les faire absorber au Chinois convoité, convaincue que celui-ci, avec la fidélité du toutou dont l’image a été brûlée, ne pourra manquer de venir lui offrir son cœur et sa bourse.

 

La Patrie (Montréal), 13 janvier 1902.

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