«Vestiges des coutumes d’autrefois» (premier de deux billets)
Dans la revue mensuelle Le Terroir, numéro de juin 1909, l’historien, archiviste et journaliste Édouard-Zotique Massicotte dit s’être longtemps intéressé aux croyances, dictons, superstitions «qui avaient cours jadis dans la région trifluvienne». Et l’auteur y va de sept pages bien serrées. Extraits.
Un bout de fil blanc sur votre robe annonce un amoureux nouveau.
Mettre en mouvement un berceau vide donne la colique aux enfants.
Mettre son bas à l’envers sans préméditation indique qu’on recevra un cadeau.
Il ne faut pas offrir en cadeau des instruments tranchants, parce que cela «coupe l’amitié».
Faire tourner une chaise : chicane.
Cheminée qui boucane, femme qui chicane, le diable dans la cabane.
Si on aperçoit en croix des couteaux, des fourchettes, des fétus de paille, des copeaux, etc., on peut être certain qu’un désappointement ou un malheur nous guette.
L’enfant qui naît le septième du même sexe, sans interruption a un don.
Un bon os ne tombe jamais dans la gueule d’un bon chien.
Deux personnes qui s’essuient les mains ensemble au même essuie-main : chicane.
Trouver un fer à cheval ou même un simple clou de fer à cheval porte bonheur.
On pèle une pomme de terre de telle façon que la pelure reste en un morceau; ensuite on met cette pelure, à l’insu d’une demoiselle, sous son oreiller. Cela la fait rêver à son futur.
Se coucher sur le dos et se mettre les quatre as d’un jeu de cartes sur le ventre fait rêver à son futur.
Lorsqu’on mange un fruit pour la première fois au cours d’une année il faut désirer quelque chose et on l’obtient.
Si trois lampes se trouvent allumées, par hasard, dans une même pièce, il y aura mariage prochain.
Il ne faut pas balayer la place après le souper, car on restera pauvre.
Pour faire venir la pluie, on dit : «Mouille, mouille, mouille, paradis, tout le monde est à l’abri».
Garder des branches de cormier dans la maison protège celle-ci des mendiants et de la foudre.
Demain : une autre volée de croyances anciennes.
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