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L’âne, par quelqu’un qui l’aimait beaucoup (second de deux billets)

deux anes deuxHier, nous y allions d’une partie du texte sur l’âne dans l’ouvrage Histoire naturelle extraite de Buffon et de Lacépède, Quadrupèdes, Oiseaux, Serpents, Poissons et Cétacés, publiée à Tours, chez Mame en 1894. Voici la suite.

Il s’attache à son maître, quoiqu’il en soit ordinairement maltraité : il le sent de loin, et le distingue de tous les autres hommes; il reconnaît aussi les lieux qu’il a coutume d’habiter, les chemins qu’il a fréquentés. Il a les yeux bons, l’odorat admirable, l’oreille excellente, ce qui a encore contribué à le faire mettre au rang des animaux timides, qui ont tous, à ce que l’on prétend, l’ouïe très fine et les oreilles longues.

Lorsqu’on le surcharge, il le marque en inclinant la tête et baissant les oreilles. Lorsqu’on le tourmente trop, il ouvre la bouche et retire les lèvres d’une manière très désagréable, ce qui lui donne l’air moqueur et dérisoire. Si on lui couvre les yeux, il reste immobile; et lorsqu’il est couché sur le côté, si l’on lui place la tête de manière que l’œil soit appuyé sur la terre, et qu’on couvre l’autre œil avec une pierre ou un morceau de bois, il restera dans cette situation sans faire aucun mouvement et sans se secouer pour se relever.

Il marche, il trotte et il galope comme le cheval; mais tous ces mouvements sont petits et beaucoup plus lents. Quoiqu’il puisse d’abord courir avec assez de vitesse, il ne peut fournir qu’une petite carrière pendant un petit espace de temps, et quelque allure qu’il prenne, si on le presse, il est bientôt rendu.

Le lait d’ânesse est un remède éprouvé et spécifique pour certains maux, et l’usage de ce remède s’est conservé depuis les Grecs jusqu’à nous.

Comme la peau de l’âne est très dure et très élastique, on l’emploie utilement à différents usages : on en fait des cribles, des tambours, et de très bons souliers; on en fait du gros parchemin pour les tablettes de poche, que l’on enduit d’une couche légère de plâtre. C’est aussi avec le cuir de l’âne que les Orientaux font le sagri, que nous appelons chagrin. Il y a apparence que les os, comme la peau de cet animal, sont aussi plus durs que les os des autres animaux, puisque les anciens en faisaient des flûtes, et qu’ils les trouvaient plus sonnantes que tous les autres os.

L’âne est peut-être de tous les animaux celui qui, relativement à son volume, peut porter le plus grand poids; et comme il ne coûte presque rien à nourrir, et qu’il ne demande, pour ainsi dire, aucun soin, il est d’une grande utilité à la campagne, au moulin, etc. Il peut aussi servir de monture : toutes ses allures sont douces, et il bronche moins que le cheval. On le met souvent à la charrue dans les pays où le terrain est léger, et son fumier est un excellent engrais pour les terres fortes et humides.

 

L’image de Marianne qui s’en va au moulin à cheval sur son âne provient de Mon deuxième livre de lecture, textes de Marguerite Forest et Madeleine Ouimet, illustrations de Jean-Charles Faucher, Montréal, Librairie Granger Frères Ltée, 1935. Il s’agit d’un ouvrage approuvé par le Conseil de l’Instruction publique de Québec, à sa séance du 14 décembre 1938.

deux anes trois

Tant de tendresse

marianne sen va au moulin

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