La foudre, encore la foudre
Extrait de La Patrie (Montréal) du 7 septembre 1904.
Qui n’a entendu parler des singuliers caprices de la foudre lorsqu’elle se permet de pénétrer dans certaines résidences sans y faire d’autres marques de son passage que d’étonnantes curiosités qui font le sujet des commentaires des voisins et alimentent pendant plusieurs jours les conversations de tout un quartier.
Samedi soir dernier, au cours d’un violent orage, la foudre a fait des siennes à la résidence de M. Vitalin Durocher, Parc Laval.
S’introduisant on ne sait trop où, probablement par la cheminée, la terrible visiteuse décrivit sur un mur mille figures et arabesques plus bizarres les unes que les autres, traversa une pièce de bois de trois pouces d’épaisseur et alla enfin se perdre dans une fenêtre où elle fit voler un carreau en éclats.
Ce passage inopiné du fluide électrique ne se fit pas sans un bruit formidable qui fit s’évanouir de terreur Mme Durocher. Elle revint à elle un peu plus tard et on fut heureux de constater qu’elle n’avait aucun mal.