Skip to content

Succession de moments… et d’émotions

zen chinoiserie japonaiserie unVous qui fréquentez ce site, vous savez que j’aime les poètes chinois et japonais des temps jadis. Beaucoup d’entre eux chantent simplement l’instant, en couleurs et en mots essentiels. Pour les aimer, il suffit de se laisser porter.

Extraits de l’ouvrage de Xu Yuanchong, traducteur de grand talent et professeur à l’Université de Pékin, Choix de Poèmes et de Tableaux des Tang (2007). Remontons à plus de mille ans. La dynastie des Tang va de 618 à 907 après Jésus-Christ.

 

Les pois d’amour

Les petits pois rouges de sang

Poussent dans le sud au printemps.

Je te prie d’en cueillir toujours :

Ils t’apporteront mon amour.

Wang Wei

 

À mes frères au pays natal au 9e jour du 9e mois

Seul, étranger sur la terre étrangère,

Au jour de fête, que je pense aux miens !

Je sais que là-haut chacun de mes frères,

Portant un rameau, de moi se souvient.

Wang Wei

 

Chant d’adieu à l’ouest

La pluie au matin fait retomber la poussière;

Autour de l’auberge les saules sont verdis.

De mon vin je vous prie de boire encore un verre :

À l’ouest vous ne trouverez plus de vieux amis.

Wang Wei

 

L’attente vaine sur le perron de jade

Le perron de jade se couvre de rosée;

Tard dans la nuit, la soie des bas mouillés se fane.

Elle déroule le rideau et, attristée,

Contemple la lune à travers l’écran diaphane.

Li Bai

 

Réveil d’un voyageur

Un lac de lueur devant mon lit :

Est-ce du givre sur la terre ?

Voyant en haut la lune claire,

Je me noie dans la nostalgie.

Li Bai

 

Pensées printanières

L’herbe au nord est verte; aussi

L’est le mûrier de l’ouest feuillu.

Songes-tu au retour, chéri,

Alors que mon cœur s’est rompu ?

Pourquoi entres-tu dans mon lit,

O vent printanier inconnu ?

Li Bai

 

À Wang Lun qui vient me dire adieu au bord du lac aux pêchers fleuris

Quand je vais partir en bateau,

J’entends tes chants au bord de l’eau.

Ton amitié est plus profonde

Que le plus profond lac du monde.

Li Bai

 

Adieu à un ami

Au nord ondoient les verts coteaux;

À l’est serpente un blanc ruisseau.

Nous nous disons adieu ici;

On s’en va comme pissenlit.

Il part en nuage flottant;

Je descends avec le couchant.

Il me fait signe de la main;

J’entends son cheval hennir loin.

Li Bai

 

Une nuit de neige

Le soleil se couche au-dessus des monts;

Le froid a blanchi les pauvres maisons.

Devant la porte en bois un aboiement :

On cherche un abri contre neige et vent.

Liu Changqing

 

Chanson du voyageur

La mère coud avec le fil aux mains

Un habit pour son fils qui va partir.

Elle fait des points serrés avec soin

De peur qu’il tarde bien à revenir.

Qu’est-ce qu’un brin d’herbe paie en retour

Au bon soleil qui rayonne d’amour ?

Meng Jiao

No comments yet

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS