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La célébration de la beauté de Québec et de l’attachement que la France porte aux Québécois

monument champlainDepuis Paris, où il exerce la fonction de diplomate canadien, et à la veille de l’inauguration du monument à Samuel de Champlain, le fondateur de Québec, Hector Fabre écrit un article sous le titre «Loin de Québec». Le journal montréalais La Patrie le publie le 29 septembre 1898. Extraits.

Québec est avant tout une ville heureuse : heureuse grâce à son site incomparable, rival de celui où se berce Naples, où s’endort Constantinople; heureuse grâce à cette situation unique, à l’entrée des vastes régions qui se sont ouvertes un jour au génie colonisateur de la France, et parce qu’elle tient encore à l’Europe par le plus proche voisinage à travers l’Océan; heureuse grâce à l’esprit de ses habitants reflétant à la fois la mobilité des flots et la grandeur de ces espaces infinis se déroulant jusqu’à l’Océan Pacifique !

Lorsque la cérémonie terminée, la population quittera la vaste terrasse qui domine le fleuve, pour se répandre par la ville, par la grande Allée, jusqu’à Sillery; par le faubourg St-Jean, jusqu’à Ste-Foye; par ce second Québec — St-Roch — jusqu’à St-Sauveur et les belles campagnes qui avoisinent; lorsque s’allumeront les feux de joie sur les hauteurs de Lévis et de Beaumont, et brilleront au loin sur la pointe de l’île d’Orléans ces heures charmantes, si jamais l’esprit et le cœur de la France ont été quelque part hors de France, ils seront là.

Ont-ils jamais cessé d’y être d’ailleurs ? Ce qu’on a appelé l’oubli de la France a-t-il jamais existé ? La tourmente des événements — et quels événements ? la Révolution, l’Empire… a pu couvrir l’horizon de nuages et obscurcir le regard que la France laissait flotter vers les colonies perdues, mais l’oubli n’a jamais gagné son cœur, non plus que l’ingratitude et l’indifférence n‘ont atteint les Français laissés hors de France.

Il faut le dire et le répéter au pied de la statue de Champlain, ce sont de fausses légendes que celles qui ont représenté autrement les sentiments de la France. Comment le peuple qui a aimé tous les peuples pourrait-il oublier celui qui lui est resté le plus fidèle ?

 

 

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