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Le vieux Pete est parti

peter doonanLes habitués du marché Bonsecours [à Montréal] ont appris avec peine, ce matin, que le vieux «Pete», un colporteur bien connu, était mort.

Le personnage qui nous occupe était un type à part : mine farouche, caractère morose et soupçonneux. Il avait par-dessus tout un air de souverain mépris pour les autres.

Il y avait nombre d’années que notre homme se montrait chaque jour aux abords du marché offrant sa marchandise en vente et chacun achetait par pitié et par intérêt. Mais personne ne put jamais pénétrer le mystère dont s’entourait volontairement le vieillard. Tout le monde l’appelait «le vieux Pete».

Or, depuis quelques semaines, on s’étonnait de ne plus voir le vieil habitué. On se demandait ce qu’il était devenu, lorsque, ce matin, Madame Drolet, sa maîtresse de pension, 59 rue St-Paul, annonça qu’il était mort.

Jusqu’au dernier moment, le vieillard a refusé de faire connaître son nom et son lieu de naissance. Il a également refusé tous les médicaments qu’on lui a offerts et c’est à peine s’il a touché à la nourriture que Mme Drolet, mue par la pitié, lui présentait. Mercredi, voyant que le vieillard faiblissait de plus en plus, Mme Drolet manda le Dr Douglas qui déclara le cas désespéré.

À 9 heures, hier soir, quelqu’un alla voir si le malade avait besoin de quelque chose et le trouva endormi. À 10 heures, cette même personne revint, et c’est alors qu’elle constata qu’il était mort. […]

On fait des efforts pour établir l’identité du malheureux.

Tout ce que l’on a pu découvrir jusqu’ici, grâce à la licence de colporteur du défunt, c’est qu’il a donné le nom de Peter Doonan aux autorités municipales.

 

La Patrie (Montréal), 31 août 1900.

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