Le retour des oiseaux
Bien bonne idée de la part du quotidien La Patrie que de célébrer l’oiseau en première page du journal le 24 avril 1909. L’illustration, tout à fait québécoise, est d’Albert-Samuel Brodeur (1862-1933), artiste-dessinateur entré d’abord au journal La Presse dès 1893.
Manifestement, l’artiste se plaît à cette grande composition. Il y va avec minutie et on aurait peine à le prendre en défaut au sujet de ces oiseaux québécois.
Mais qui est l’auteur du texte ? Parfois, on arrive mal à s’arrimer avec la conception qu’on se fait de l’oiseau aujourd’hui. Allez.
«L’oiseau nous dit l’historien Jules Michelet eut vécu sans l’homme; l’homme n’eut pas vécu sans lui. C’est lui qui nous a préparé la terre et l’a rendue habitable en la débarrassant des insectes et des reptiles.» Il ne faut pas beaucoup de méditation pour reconnaître cette pensée et faire justice à l’oiseau.
N’est-ce pas la Providence des cultivateurs et des jardiniers que cette peuplade ailée ? Chacun de nous n’a-t-il pas été à même d’admirer ses grands services qu’ils rendent à l’agriculture et à l’horticulture ? Ainsi, chaque été, nous voyons le pic-bois exterminer à coups de bec les insectes, tels que les chenilles et les moucherons. D’autres, tel que le vulgaire pierrot [le moineau domestique], s’amusent à becqueter la terre, tout en la débarrassant des larves d’insectes nuisibles.
Des oiseaux de taille un peu plus forte que les pierrots, ceux que l’on nomme les engoulevents, vulgairement appelés «mangeurs de maringoins», également de l’ordre des passereaux, font un bien immense au pauvre genre humain, en le soulageant des infâmes moustiques, qui, pendant l’été, viennent agacer nos oreilles par leur bourdonnement et nous harceler de tout bord, de tout côté, par leurs piqures.
Certains classes d’oiseaux ont une double mission : celle d’être utiles et de récréer; ce sont les classes d’oiseaux qui savent mêler l’utile à l’agréable. Qu’il est précieux ce don, et combien nous devons rechercher et surtout imiter celui qui le possède.
Que l’on prenne, par exemple, le rossignol, quel exterminateur; mais, par contre, quel beau musicien !… Est-il une voix plus roulante et plus mélodieuse que la sienne ?
Les fées d’antan — hélas il n’y en a plus de fées — les fées d’antan, disons-nous, ne dédaignaient pas de changer en oiseau bleu un prince qu’elles favorisaient. Ainsi le conte de Madame d’Aulney en fait foi.
Le roi Charmant est changé en oiseau pour pouvoir passer à travers des barreaux de la prison de la princesse Florine.
« Oiseau bleu, couleur du temps
« Vole à moi promptement (Mme d’Aulnay)
En parlant de l’oiseau, un auteur disait que «même quand il marche, on sent qu’il a des plumes». […]
Aimons les oiseaux; ne leur faisons pas de mal. On ne saurait croire tous les services qu’ils nous ont rendus jusqu’ici, de même que ceux qu’ils nous rendront à l’avenir.
On trouvera une courte biographie d’Albert-Samuel Brodeur dans le solide ouvrage de David Karel, Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord (Musée du Québec et Presses de l’Université Laval, 1992).
Deux oiseaux printaniers sont de retour à St-Marc.
Vendredi, le Pluvier Kildir s’est fait entendre dans les champs.
Hier, dans la poudrerie, voilà un Bruant chanteur sous le grand sapin.
La rentrée est commencée !
Que de bonnes nouvelles dans votre coin de pays, dites donc !
Et les colibris, ils remontent lentement des états américains du sud. D’ici un mois à peine, ils s’abreuveront dans nos mangeoires.
Quelle est votre stratégie pour les attirer en grand nombre? Suspendez-vous plusieurs mangeoires à proximité l’une de l’autre, ou les distancez-vous suffisamment pour que le colibri dominant ne voie pas les autres lui voler du précieux nectar?
Àa vrai dire, j’en place quelques-unes sous la larmier de la galerie avant à proximité l’une de l’autre et quelques-autres sous le larmier de la galerie arrière, également à proximité l’une de l’autre.
Je n’ai jamais cherché le grand nombre, je ne crois pas que nous y pouvons quelque chose à ce sujet. J’ai des années, comme l’été dernier, où ils étaient moins nombreux; d’autres années, ils le sont davantage.
Je ne cherche pas à mettre la police à la recherche du mâle dominant. Nos policiers, du moins ceux de Québec, car nous commençons à les connaître, savent très bien s’amuser des jeunes qui manifestent.
Mon problème, plus souvent qu’autrement, ce sont les fourmis. Et il n’y a guère de recette. Ce que j’ai trouvé de mieux à ce jour, c’est de la vaseline appliquée sur le crochet avant que les fourmis ne se rendent à l’abreuvoir. Mais ça ne fonctionne pas toujours. Elles sont rusées.