Skip to content

Le marché de Pâques

marches de paquesC’était beau de voir nos marchés ce matin, écrit Le Canadien du 8 avril 1882. Les bouchers ont rivalisé de zèle pour se procurer ce qu’il y a de mieux en fait de viande, soit lard, bœuf ou veau. Il est difficile de dire qui d’entre eux mérite le plus de félicitations, car tous en méritent.

Aussi la foule des acheteurs et des curieux était immense. On circulait avec grand’peine dans les différentes halles. Malgré l’abondance, les prix n’ont pas baissé; au contraire on signalait une hausse assez prononcée. C’est généralement le cas la veille de Pâques; car les bouchers aiment que le public se décarême comme il faut, mais à condition qu’il paie le prix. Nous donnerons une courte description des halles dans notre revue commerciale de la semaine prochaine.

Et voici cette revue commerciale annoncée. Elle paraît dans l’édition du 11 avril.

Comme nous l’avions prévu, les fêtes de Pâques ont amené une grande activité dans les affaires commerciales de notre ville. Samedi Saint, surtout, les magasins et les halles des différents marchés étaient remplis d’acheteurs. […] Nous croyons intéresser nos lecteurs en leur faisant parcourir les étaux des bouchers. […]

Halle Jacques-Cartier

L’étal de M. Bellehache, commerçant de lard, attirait particulièrement les curieux. Il serait trop long d’énumérer toutes les pièces de viande accrochées à cet étal.

En continuant notre excursion, nous rencontrons M. Jolicœur, autre commerçant de lard, qui a en vente des porcs pesant 550 ivres et un certain nombre de porcelet âgés de huit mois, pesant 250 livres. […]

 

Halle Champlain

Cette halle est une des mieux assorties.

Chez M. Jean Drolet, on trouve tout ce qu’il y a de mieux en bœuf. Nous mentionnerons, entre autres, 1 taure de 3 ans du poids de 800 livres; un jeune bœuf (stire) de 2 ans pesant 775 livres. […]

M. Léon Arel a l’assortiment de viande le plus considérable. Il a tué 12 bœufs variant en poids de 1,000 à 1,200 livres. On y voyait des veaux de 200 livres, valant $50. M. Arel avait tué de plus 30 autres animaux comme moutons et veaux.

 

Marché Finlay

Comme on le sait, on ne vend que du lard dans cette halle.

 

Halle Montcalm

L’étal le mieux monté est celui de MM. Tozer & Vie. On y remarque un bœuf de 4 ans du poids de 2500 livres; une taure de 1700; 20 moutons du poids moyen de 100 à 150 livres engraissés à Leeds et Inverness; 12 agneaux du printemps, élevés à St-Hyacinthe. […]

MM J. et J. Daly tiennent l’assortiment le plus complet possible de volailles de toutes espèces tant que poules, dindes, oies, poules de prairies, pigeons, poulets. Ils ont aussi d’excellent beurre et des œufs remarquables. […]

L’étal de M. W. Carpentier se distingue des autres par un assortiment complet de viandes de charcuterie. Ce sont les jambons, les saucisses et le lard fumé.

Nous venons de constater qu’il y avait grande abondance sur nos marchés; malgré cela les prix se sont maintenus fermes. Quand aux produits de la ferme, nous remarquons une baisse pour les pommes de terre et les œufs.

Manifestement, le bonheur d’un marché de Pâques à Québec est qu’il est de viandes dont on a été privé depuis le mercredi des Cendres, depuis 47 jours, le temps du carême.

 

On retrouve cette illustration de marchés de Pâques à Montréal sur le site de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec à l’adresse suivante.

No comments yet

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS