Des nouvelles de Trois-Rivières
Nous avons l’hiver des corneilles. Depuis une couple de jours, le temps s’est mis au froid et il neige. Les corneilles semblent s’amuser de ce retour d’hiver un peu tardif.
Le fleuve en face de la ville est couvert de ces oiseaux. L’eau du fleuve a beaucoup monté ces jours derniers, elle est maintenant presqu’à égalité des quais.
Les vieux disent, cependant, qu’une inondation n’est pas à craindre, la glace étant très mauvaise et le pont n’étant pas pris dans les endroits dangereux, près de Québec.
L’approche de la navigation redonne de l’activité sur le St-Maurice. Les vapeurs et les bateaux qui y sont en hivernement ont commencé à faire leur toilette d’été et à s’apprêter pour reprendre leur service.
Dimanche prochain est la fête des rameaux et déjà les marchands de rameaux ont commencé à faire leurs provisions de branches de sapins.
Le Trifluvien, 16 mars 1894.
On dirait bien une courte lettre à un ami lointain.
Ici à Montréal j’ai entendu de joyeux pépiements qui me semblaient peut être provenir de Roselins. Il n’est pas un peu tôt?
Peut-être pas. Il faudrait que je vérifie dans mes données, mais je crois qu’il m’est arrivé, pas fréquemment cependant, d’avoir des Roselins qui ont passé l’hiver avec moi.
C’est bien cela. En 1993 et 1997.
Oh! quelle chance; j’imagine qu’ils avaient trouvé un abri et de la nourriture pour passer l’hiver. Ici je ne vois l’hiver que cardinaux et mésanges.
Je les nourrissais de tournesol noir.