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Décès de Paul Delmet

parmela poirierDans l’histoire de la chanson française, Paul Delmet (1862-1904) est venu, je dirais, les bras chargés de fleurs pour nos arrières-grand-mères, jeunes filles alors. Contemporain d’Aristide Bruant, il a lui aussi chanté au cabaret Le Chat noir et promouvait la romance sentimentale.

Voilà qu’il quitte à 42 ans, usé par l’alcool, dont l’absinthe. L’Album universel (Montréal) du 31 décembre 1904 lui donne un coup de chapeau.

Un des plus notoires chansonniers de Montmartre vient de disparaître.

Paul Delmet, qui meurt avant d’avoir atteint la cinquantaine, avait été l’élève de [Jules] Massenet. Il chanta ses premières œuvres au Chat noir; puis, successivement, il passa aux Quat’z-Arts, au Divan Japonais, aux Arts, s’arrêtant aussi dans quelques autres «boîtes» de Montmartre. Parfois, il traversa la Seine pour se mêler aux jeunes qui débutaient dans les cabarets du Quartier Latin. […]

Ces dernières années, avec d’autres chansonniers, Paul Delmet avait entrepris de nombreuses tournées à travers la France, et, en province comme à Paris, son succès avait été très grand.

Depuis ses débuts, il apparaissait toujours le même. Vêtu d’une longue redingote muant peu, les yeux regardant loin derrière son binocle, il chantait ses mélodies d’une jolie voix de ténor léger, prenante et pleurante un peu, y ajoutant des intentions, une diction nette qui charmait surtout les femmes.

Tour à tour, on a entendu ainsi les «Petits Pavés», les «Stances à Manon», «Petit Chagrin», «Joli Mai», «Mélancolie», «Petite Brunette aux yeux doux», «Vous êtes jolie», «Rose d’amour», et tant d’autres encore qui ont passé du salon dans le faubourg et ont fait le tour du monde. […]

Quoique chansonnier, Paul Delmet n’aimait guère la chanson — stupide ou ordurière — trop souvent en honneur dans les cafés-concerts. À un journaliste qui faisait une enquête sur «l’avenir de la chanson française», il déclarait nettement, l’an passé :

— J’estime que la chanson grivoise, grotesque, bachique, sentimentale, satirique et révolutionnaire subsistera; laissez-moi espérer que la chanson sentimentale et amoureuse sera toujours la plus aimée et la plus goûtée du public français. Quant aux basses malpropretés et aux inepties qui, sous le masque de la chanson, triomphent actuellement dans les concerts, j’espère les voir bientôt disparaître.

 

Voici une chanson fort connue de Paul Delmet interprétée par Jean Lumière, Envoi de Fleurs.

Et nos grands-mères et arrières-grands-mères étaient bien coquines. Elles savaient aussi apprécier Fermons nos rideaux.

Au sujet de Delmet, mon fils me fait aussi parvenir ces deux références : l’une affichant sa pierre tombale à Saint-Ouen et disant qu’il est mort étouffé par un morceau de pomme (!), l’autre proposant un texte assez nourri sur l’homme.

 

Ci-haut, une de mes arrières-grands-mères paternelles, Parméla Poirier, d’ascendance acadienne.

Ci-bas, à gauche, ma seconde arrière-grand-mère paternelle, Herménie Guertin. À droite, l’une de mes arrières-grands-mères maternelles, Marie Dion.

hermenie guertin

Marie Dion

Marie Dion

2 commentaires Publier un commentaire
  1. Esther #

    Merci de me permettre d’accoler un nom d’auteur à cette chanson que je connais si bien ! On la retrouve dans un cahier de La Bonne Chanson, où je l’ai apprise un jour… après l’avoir entendue de la voix de ma mère…

    5 décembre 2014
  2. Jean Provencher #

    On a beau dire, certains pourraient affirmer aujourd’hui que Delmet est sirupeux, mais moi j’aime bien, ça nous replonge bellement dans un autrefois. Merci, chère Vous.

    6 décembre 2014

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