Skip to content

Nos grands-mères coquines des années 1930

Quand je fais de la route, j’attrape avant de partir de la maison, sans trop jamais les choisir, une poignée de disques à écouter chemin faisant. Dans la nuit de vendredi, revenant de Trois-Rivières, tourne dans le lecteur «Les plus belles chansons de Paul Delmet». Ce Delmet (1862-1904) fut un as des romances à succès.

Sur ce disque, y vont des personnages comme Lucienne Boyer, Reda Caire, Marjal, Lys Gauty, et autres. Soudain, qui s’avance ? Jean Lumière. Le malheur de ces dames. Écoutez cela. Fermons nos rideaux.

Nous sommes en 1932, en pleine grande crise économique. Nos grands-mères sont à l’écoute. Pour la première fois je prête attention aux paroles de cette chanson. Wow ! C’est finalement, sous des dehors de roses, très osé ! Tout un jour au lit, les rideaux fermés ! J’ai la fleur de ta gorge nue. Nos draps chiffonnés par nos prouesses. Mais en sont-ils moins beaux ? Pour mieux y blottir nos tendres caresses. Ma belle grand-mère Valéda, qui savait y aller de cette chanson, se nourrissait donc de semblables propos !

 

Fermons nos rideaux

Fermons nos rideaux
Tout un jour encore
Je veux mon amour
Ainsi que Pétrarque auprès de la Laure
Te faire la cour
Mais j´entends quelqu´un frapper à la porte :
Quels coups de marteaux!
Laissons-la frapper
Le diable l´emporte
Fermons nos rideaux!

Si c´est le cadeau que m´apporte Rose
Les lys frais cueillis,
Les derniers lilas, la première rose
Qu´importent les lys!
Puisque j´ai la fleur de ta gorge nue
Adieu les cadeaux!
Rose s´en ira comme elle est venue
Fermons nos rideaux!

Si c´est le collier qu´apporte l´orfèvre
De corail et d´or
Il n´est de corail qu´au pli de ta lèvre
Il n´est de trésor
Qu´en tes yeux profonds où l´amour déferle
Ses subtils joyaux
Va! Laisse l´orfèvre enfiler sa perle
Fermons nos rideaux!

C´est la blanchisseuse
Oh, la bonne histoire
En termes galants
Nous avons encore du linge en l´armoire
Et nos draps sont blancs
S´ils sont chiffonnés c´est de nos prouesses
En sont-ils moins beaux?
Pour mieux y blottir nos tendres caresses
Fermons nos rideaux!

Cette dame ci-haut est ma grand-mère maternelle Valéda Martel, seule de mes grands-parents que j’ai pu connaître. Je l’ai tant aimée.

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS