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Le glas en novembre

clocher de la grange

Il y a un peu plus de 100 ans, une coutume voulait qu’en novembre, dans plusieurs villes québécoises, on sonne le glas tous les soirs à 20 heures. À Québec, toutes les églises de la ville y vont du glas pour les morts, «un chant lugubre qui fait songer involontairement à ceux qui ne sont plus», selon Le Soleil du 11 novembre 1908. À Saint-Jean-d’Iberville, on invite ainsi les fidèles «à réciter quelques prières pour le repos des âmes du Purgatoire», d’après Le Franco-Canadien du 2 novembre 1883.

À Montréal, La Patrie du 2 novembre 1883 écrit : «Comme d’habitude, les cloches des différentes églises annonceront, tous les soirs, à 8 heures, pendant le mois de novembre, l’heure du De Profundis que chaque famille se fait un devoir de réciter pour ses parents et amis défunts.»

Sous le titre «Les cloches au mois de novembre», dans l’hebdomadaire Le Monde illustré du 14 novembre 1896, la chroniqueuse Lisette (peut-être de son vrai nom Marie Aymond) laisse entendre qu’on sonne aussi le glas dans les églises de Montréal.

Huit heures du soir : la ville est plongée dans l’obscurité, pas une étoile au firmament, et la lune nous refuse sa douce clarté. Soudain, dans le silence et le calme de cette soirée, le son des cloches se fait entendre. Ce ne sont plus les notes gaies et sonores de l’airain appelant les fidèles aux pieds de la Vierge du Rosaire, c’est une suite de notes graves, un lugubre glas.

Écoutons ce que disent ces voix plaintives, intermédiaire de nos parents et amis ensevelis dans la nuit du tombeau : De profundis clamavi ad te Domine, Domine exaudi vocem meam…

Pouvons-nous demeurer insensibles à ces touchantes supplications, surtout pendant le mois consacré aux fidèles trépassés, où ces chères âmes sont l’objet exclusif de nos pensées ?

Si, au cours de ce mois, oubliant que nous traversons seulement cette vallée de larmes, quelques-uns d’entre nous négligent les pauvres habitants du purgatoire, les cloches les rappelleront aux sentiments du devoir et de la pitié, trop souvent oubliés.

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