Petits poèmes d’automne
Deux textes apparaissent dans la section «Poésie» de l’hebdo maskoutain La Tribune du 10 octobre 1890 : un premier de François Coppée (1842-1908) et l’autre anonyme.
Matin d’octobre
C’est l’heure exquise et matinale
Que rougit un soleil soudain,
À travers la brume automnale.
Leur chute est lente.
On peut les suivre.
Du regard, en reconnaissant
Le chêne à la feuille de cuivre,
L’érable à la feuille de sang.
Les dernières, les plus rouillées,
Tombent des branches dépouillées;
Mais ce n’est pas l’hiver encore.
Une blonde lumière arrose
La nature, et, dans l’air tout rose,
On croirait qu’il neige de l’or.
François Coppée
* * *
Et celui-ci non signé.
Ici-bas
Ici-bas tous les lilas meurent,
Tous les chants d’oiseaux sont courts,
Je rêve aux étés qui demeurent toujours…
Ici-bas les lèvres effleurent
Sans rien laisser de leur velours;
Je rêve aux baisers qui demeurent toujours…
Ici-bas tous les hommes pleurent
Leurs amitiés ou leurs amours;
Je rêve aux couples qui demeurent toujours…
Effectivement, que la nature est belle et généreuse à cette période-ci de l’année. Toutes ces couleurs dans les arbres et au sol. Et que dire des étals des producteurs du marché Jean-Talon. Le mauve des aubergines, le vert et jaune de la tomate green Zébra, le rouge des poivrons, le rose et blanc des radis… Ouvrons grand les yeux et profitons de ce spectacle qui durera encore quelques semaines!
Bonne soirée
Merci, chère Hélène, merci beaucoup.
Bien belle soirée à Vous.
Étrange, l’effet que m’apporte la lecture du premier poème… Pas seulement une odeur de déjà vu, mais il me semble l’avoir déjà appris de mémoire, à l’école, quelque part au cours primaire…
Coppée, très peu «dangereux», était aimé des communautés religieuses.