Courte histoire de la pomme de terre
Si les Américains viennent de célébrer le centenaire du coton, nous pourrions fêter bientôt celui de la pomme de terre, et nous croyons qu’il intéresserait beaucoup plus de gens encore.
Les riches y prendraient part, et les pauvres reconnaissants envers Parmentier ne sauraient ce jour-là faire une trop belle fête.
La pomme de terre est originaire de la Cordillère des Andes. Parmentier eut toutes les peines du monde à faire adopter en France le précieux tubercule.
C’est à Louis XVI que nous devons finalement de n’avoir pas rejeté complètement la pomme de terre. Il concéda la plaine des sablons à Parmentier pour y établir des cultures importantes.
Ces cultures réussirent et, le 25 août 1785, Parmentier offrit au roi un bouquet de fleurs de pommes de terre. Louis XVI en plaça une à sa boutonnière et félicita hautement Parmentier en face de toute la Cour.
On rapporte aussi que Parmentier, afin de populariser le tubercule, fit afficher autour de son champ des placards en interdisant l’entrée sous les peines les plus sévères. C’en était assez pour attirer les curieux. Puis vinrent les voleurs qui dérobèrent des pommes de terre durant la nuit, les mangèrent et les trouvèrent bonnes. La fortune de Parmentier était faite et le succès de la pomme de terre assuré.
Source : L’Étoile du Nord (Joliette), 8 août 1885.
Il faut dire que, dans la vallée du Saint-Laurent, on n’attendit pas Parmentier pour consommer de la pomme de terre. Bien qu’on en fasse mention dans les documents officiels un peu avant 1760, ce sont les Anglais et les Irlandais qui ont véritablement introduit la pomme de terre. Les habitants l’ont d’abord connue et appréciée durant les années de disette; elle constituait alors un substitut nutritif au pain. Puis, les mauvaises récoltes de blé se multipliant avec régularité, on commença sérieusement à délaisser cette céréale au profit de la pomme de terre.
