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Bonne fête, chères Acadiennes, chers Acadiens

drapeauacadienVoici à nous mettre sous la dent une description de l’Acadie par l’abbé Jean-Louis Le Loutre en 1746. L’abbé Le Loutre, né à Morlaix en 1709 et décédé à Nantes en 1772, fut missionnaire en Acadie. Son texte paraît dans La Tribune (Saint-Hyacinthe) du 27 juillet 1888.

L’Acadie est un presqu’île, qui tient à la terre ferme du Canada, à 300 lieues de Québec, ville capitale et épiscopale; elle a été établie par les François qui y firent un fort dans une de ses parties qu’on appelle Port Royal.

Dans la guerre de 1710, Louis XVI céda l’Acadie aux Anglois avec ses habitants, à ces conditions que les dits habitants jouiroient du privilège de professer la religion catholique et qu’ils auroient le droit d’y envoyer des missionnaires pour entretenir et soutenir la religion parmi les dits habitants.

L’Acadie est divisée en six paroisses; la 1ère est le Port Royal, ainsy nommé par les François ou Annapolis Royal, ainsy appelée par les Anglois.

Notez qu’il n’y a d’Anglois que dans le fort qui est au Port Royal, le reste de l’Acadie est habité par les François, les Anglois y vont seulement en commerce. Cette paroisse est desservie par M. Desenclaves, prêtre de Saint Sulpice; elle peut avoir douze lieues d’étendue et environ deux mille communiantes.

La seconde est la rivière aux Canards; elle a pour prêtre M. de Maniac, grand archidiacre et vicaire général du diocèse de Québec; elle peut avoir quatre lieues d’étendue et environ quatre cents communiants.

La troisième est le Grand Pré; elle a pour prêtre M. de la Goudalie, grand vicaire de l’Acadie; elle peut avoir 4 lieues d’étendue et environ mille communiants.

La quatrième est Pigiguitk, où il y a deux paroisses, l’une de l’Assomption et l’autre de Ste Famille; ces deux paroisses se servent du même prêtre qui est obligé de dire la messe les dimanches et fêtes ad turnum dans ces deux paroisses. Ce prêtre est M. Chauvreulx, de Saint Sulpice; il y a une rivière entre ces deux paroisses, elles peuvent avoir dix lieues d’étendue et environ dix-huit cents communiants. On appelle ces trois dernières paroisses les Mines, parce qu’il y a quantité de mines dans cette partie de l’Acadie.

La cinquième est Cobeguitk; elle a pour prêtre M. Girard, des Missions Étrangères; elle peut avoir 15 lieues d’étendue et environ huit cents communiants.

La sixième est Beau-Bassin ou autrement Cheguenicktouk; il n’y a point de prêtre résidant depuis quatre ans. Cette paroisse peut avoir vingt lieues d’étendue et environ deux mille cinq cents communiants. Cette paroisse aurait besoin de deux prêtres.

Notez que MM. de Maniac doivent repasser en France, parce qu’il est incommodé de la vue, de la Goudalie par son grand âge et qu’il est un peu sourd, Desenclaves parce qu’il est épuisé de la poitrine.

Il faut observer que toutes ces paroisses sont dans l’intérieur de l’Acadie; il y a plusieurs habitations françoises le long de la cotte de l’Est qui sont obligées de se servir du missionnaire des sauvages, parce qu’elles n’ont point de prêtre.

Dans l’Acadie, il peut y avoir 900 sauvages qui habitent dans les bois, dispersés le long des cottes dans l’espace de plus de 100 lieues; leur missionnaire est M. Le Loutre, des Missions Étrangères, la mission est dans le haut de la rivière Chigabenakadi, douze lieues de Cobequitk; les sauvages s’assemblent à la mission deux fois l’année, ordinairement à la Pentecôte et à la Toussaint. Le missionnaire hiverne ordinairement à Chigabenakadi et, l’été, il fait la visite de la mission pour instruire les Sauvages et les François qui habitent le long de la cotte de l’est.

De Chigabenakadi, il part pour Chegekkouk qui en est éloigné d’environ 30 lieues, il y a dix familles françoises.

De Chegekkouk, il va à Misliguesch et Haive qui en est éloigné de 25 lieues; il y a douze familles françoises, et 3 à 4 cents sauvages qui s’y assemblent.

De la Haive, il se rend à Ministiguesch, autrement le passage qui en est éloigné de quarante lieues, il y a huit familles françoises.

Du passage au Cap de Sable, qui en est éloigné de 10 lieues, il y a 15 familles françaises et 2 à 300 cents sauvages qui s’y assemblent.

Du Cap de Sable à Tébok qui en est éloigné de 12 lieues, il y a dix familles françoises.

 

Le drapeau de l ‘Acadie apparaît sur la page Wikipédia qu’on lui consacre.

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