Tant de serpents de mer
Je suis étonné de trouver aussi fréquemment dans la presse d’il y a plus de cent ans des histoires de serpents de mer. Leurs manifestations ont beaucoup fasciné, particulièrement la population du nord-est de l’Amérique du Nord.
La Tribune (Saint-Hyacinthe) du 17 août 1888 nourrit à son tour le dossier des serpents de mer.
On mande de Providence qu’un serpent de mer, aux proportions gigantesques, se tient actuellement au large de Watch Hill [Rhode Island], et a déjà été rencontré par plusieurs navires.
Le dernier navire qui a rencontré le monstre est le sloop Mary Lane, qui se rendait de New London à Providence. C’est le commandant même du Mary Lane, le capitaine Delory, qui a aperçu le premier, du bord de son navire, le serpent de mer dont il a donné la curieuse description suivante :
«Nous étions à peu près à deux milles au sud-ouest de Point-Judith, a dit le capitaine Delory, lorsque j’ai aperçu, à cinquante mètres environ de distance, une tête de crocodile, avec une mâchoire ayant au moins cinq pieds de long et armée d’une rangée de dents longues de six pouces. Les yeux étaient presque aussi gros que le dessus d’un chapeau ordinaire. Sur le milieu de la tête, s’élevait une grande nageoire qui s’étendait sur toute la longueur du dos du monstre. Le serpent s’avançait dans l’eau avec une grande rapidité et il est bientôt passé à dix pieds à peine du navire. Sa longueur était de soixante-dix pieds et son corps, tout couvert de brillantes écailles verdâtres, avait la forme et la grosseur d’un tonneau.
«Tous les hommes d’équipage, a ajouté le capitaine Delory en terminant, ont vu le serpent de mer comme moi, et je dois avouer que la plupart ont été littéralement épouvantés à l’aspect du monstre passant si près de nous.»
L’illustration provient d’un site internet sur les serpents de mer de la Nouvelle-Angleterre.