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Galerie consacrée au Moucherolle des aulnes

Si vous aimez vraiment la Nature, je vous souhaite, si ce n’est déjà fait, d’habiter un jour un milieu humide. Vous y verrez se multiplier les manifestations.

Depuis hier, par exemple, voilà que nous hébergeons dans l’arche un petit moucherolle, tout à son affaire, le Moucherolle des aulnes (Empidonax alnorum, Alder Flycatcher). Peut-être est-ce dû à l’abondance, cette année, d’insectes volants de toutes sortes ? Ce milieu est une table pour lui, il se nourrit même de piérides, mes petits papillons blancs.

En 1883, Charles-Eusèbe Dionne (Les Oiseaux du Canada) écrit que la présence de ce Gobe-Mouches n’a pas encore été remarquée dans notre province. Vingt-trois ans plus tard, en 1906, voilà qu’il retrouve l’oiseau au Québec (Les Oiseaux de la province de Québec). «Il est rare dans Montréal (Wintle), et se montre accidentellement à Godbout, quoiqu’il soit assez commun à Anticosti. Cette espèce est assez commune en été dans nos bois aux alentours de Québec. […] Comme son nom l’indique, ce petit Moucherolle fréquente de préférence les endroits où croissent en abondance des aulnes et des saules qui bordent les rivières, les cours d’eau, les lacs ou les endroits marécageux. C’est là aussi qu’il niche.»

En 1920, P. A. Taverner (Les Oiseaux de l’Est du Canada) échappe d’abord au sujet des moucherolles en général : Ils se nourrissent presque entièrement d’insectes attrapés au vol, leur large bec se prêtant très bien à ce genre de capture. Comme ils prennent la majeure partie de leur nourriture dans l’air non loin du sol, ils attrapent des variétés d’insectes que ne prennent pas les autres oiseaux. Les espèces trouvées dans leur estomac se composent de coléoptères, mouches, guêpes, tipules, fourmis, sauterelles, teignes des tentes et mites. De fait, ils s‘attaquent à presque toutes les espèces d’insectes nuisibles et doivent être classés parmi les oiseaux très utiles.

Au sujet de mon Moucherolle des aulnes, il écrit : «Il fréquente les bosquets d’aulnes, de saules, ou de framboisiers et les épaisses lisères des marais».

Gilles Seutin est l’auteur du texte sur cet oiseau dans Les oiseaux nicheurs du Québec, Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional (1994), sous la direction de Jean Gauthier et Yves Aubry. En voici quelques extraits :

C’est une espèce tout à fait typique des milieux humides arbustifs que l’on retrouve depuis les basses-terres du Saint-Laurent jusqu’en forêt boréale. […] Le Moucherolle des aulnes est un oiseau discret, qui privilégie les habitats relativement humides, en particulier les fourrés et les massifs de buissons denses situés en bordure des cours d’eau, des lacs, des étangs, des marais et des tourbières. Il est surtout associé aux aulnes, aux saules, aux sureaux, aux sumacs et aux viornes. […] Au Québec, il est présent dans toutes les régions méridionales, à l’exception de la Basse-Côte-Nord. En dehors de l’île d’Anticosti où l’espèce est peu fréquente, la probabilité de rencontrer ce moucherolle est très élevée partout. La vaste répartition du Moucherolle des aulnes s’explique par le fait que cet oiseau fréquente les bordures de presque tous les milieux humides.

Chez moi, mon moucherolle chasse à quelques endroits sur le terrain, même sous le grand pommier où se trouvent les onze silos de chardon. Parfois, à cet endroit, sans crier gare, il vit soudainement un accès d’impatience, partant à la chasse, pour un court moment, d’un chardonneret ou d’un roselin, qui ne le dérangeait pas pourtant. Mais, bientôt, il reprend sa concentration.

Je n’avais observé ce moucherolle qu’à trois reprises : les 2, 4 et 5 juin 1991.

Voici la carte de eBird Québec pour le Moucherolle des aulnes.

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