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L’anniversaire de la Rébellion de 1837-1838

À l’occasion du cinquantième anniversaire de la Rébellion des Patriotes de 1837-1838, Le Monde illustré met en page couverture de son numéro du 5 novembre 1887 cette image de Saint-Benoît dévasté.

En 1837, en guise de représailles contre les Patriotes, tout le village de Saint-Benoît, qui fait aujourd’hui partie de Mirabel, est pillé, puis réduit en cendres par les troupes du général anglais John Colborne, dit «le Brûlot».

Pour présenter cette image, le directeur Léon Ledieu propose ces mots du notaire Jean-Joseph Girouard, un citoyen de Saint-Benoît qui a tout perdu : sa maison, son minutier, ses livres, ses instruments de physique et d’astronomie, tout.

Ce qui suit est l’inscription écrite par M. Girouard, l’un des patriotes de 1837-38, au bas du dessin des ruines de Saint-Benoît, fait par lui-même :

Vue de partie des ruines du village de Saint-Benoît, entièrement pillé et incendié les 15 et 16 décembre 1837, par les troupes anglaises et les volontaires armés commandés par le lieutenant général Sir J. Colborne, en personne, malgré la promesses que les propriétés et les personnes seraient respectées, et en violation de la promesse donnée aux habitants de Saint-Benoît, qui ne lui offrirent aucune résistance, ayant protesté dans une députation qu’ils lui envoyèrent, à son départ de Saint-Eustache, qu’ils n’avaient point pris les armes contre le gouvernement, mais pour se protéger contre les soi-disant Loyaux d’Argenteuil, Gore, etc.. etc., qui depuis quelque temps menaçaient de venir les brûller et les piller.

Cependant, l’armée, après avoir incendié deux églises, deux presbytères, un couvent, quatre moulins, cent onze maisons, douze granges pleines, cent soixante-huit autres bâtisses, pillé plus de cinq cent familles, dévasté et ravagé sur son chemin les campagnes environnantes, s’en retourna avec un nombre considérable de bétail, presque tous les chevaux des habitants, avec des centaines de voitures chargées d’un immense butin.

Parmi les propriétés détruites à Saint-Benoît se trouvent les notariats de MM. Bazienne et Girouard, avec plus de 20,000 titres de familles, de propriété, etc.; l’Histoire du Canada, manuscrite par feu le Dr Labrie, et autres documents précieux sur le pays. Trois belles bibliothèques ont été dispersées, etc. Outre ces pertes inappréciables, on estime le pillage fait par l’armée anglaise à plus de $25,000, et les propriétés incendiées à plus de $30,000. On peut voir à ce sujet un état détaillé qui a été publié en partie par les gazettes.

 

L’illustration des ruines de Saint-Benoît est d’abord parue dans L’Opinion publique du 2 août 1877. Dix ans plus tard, le 5 novembre 1887, Le Monde illustré en fait sa page couverture. On la retrouve sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, au descripteur «Saint-Benoît (Mirabel, Québec)».

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