L’exposition de Sherbrooke
En 1889, la grande exposition de l’est du Canada serait celle de Sherbrooke. Du moins, c’est ce que laisse entendre La Tribune, de Saint-Hyacinthe, le 13 septembre 1889. Et elle diffère fortement des expositions d’aujourd’hui.
La grande exposition du Canada Oriental, dit le Progrès de l’Est du 6 courant, a été ouverte mardi matin, à 10 heures, en présence d’une foule nombreuse de personnes qui s’étaient rendu sur les lieux. La quantité des marchandises et du bétail n’a jamais été aussi forte à aucune autre exposition provinciale antérieure.
Le plancher du rez-de-chaussée du bâtiment principal était, dimanche et lundi, littéralement encombré de voitures en tout genre, depuis le double buggy jusqu’à la petite voiture pour enfant; de poêles, d’orgues, de meubles de ménage, de canots en écorce, de raquettes, et de mille autres choses, mais on s’est hâté de tout mettre en place pour l’ouverture.
Les étables sont pleines de bêtes à cornes et de chevaux, et il y a longtemps qu’on avait vu si beau choix d’animaux, même aux expositions provinciales.
Il y avait un grand nombre d’exposants. La race des chevaux pur-sang était bien représentée. Dans les divers départements consacrés à l’industrie, il y avait environ 400 exposants dont plusieurs avaient trente articles et même plus. Les principales maisons de commerce de Québec, Montréal et Sherbrooke ont été avantageusement représentées.
Le Prof. Hogan a fait tous les jours une ascension en ballon.
En général, dit notre confrère, les affaires de l’exposition ont été passablement bien conduites, quoique les réclames des journaux eussent promis mieux que cela.
Le col. Rhodes, ministre de l’agriculture, a assisté à l’Exposition comme simple particulier, n’ayant reçu du comité d’organisation (par erreur sans doute) qu’une carte d’entrée ordinaire.