Des problèmes d’abreuvoir à Côte-des-Neiges
Un certain nombre de citoyens de la ville de Notre-Dame des Neiges ont adressé, hier soir, une requête au conseil de leur ville, le priant de faire cesser un état de choses dangereux pour la santé publique. Au centre de la ville, dans la rue principale, se trouve une fontaine alimentée par une source naturelle et qui coule continuellement. La boîte carrée, qui la protège contre les impuretés de l’air et la poussière du chemin, forme une espèce de bassin.
Or, des témoins oculaires sont venus, hier soir, déclarer au conseil que cette fontaine qui fournit l’approvisionnement d’eau à toutes les familles des environs pour les fins d’alimentation est contaminée par des jardiniers qui viennent à cet endroit chercher l’eau dont ils ont besoin pour arroser les jardins. On soulève le couvercle du bassin et on y plonge des seaux sans s’occuper s’ils sont propres ou non. On va au plus pressé.
Bien plus, quelques-uns font approcher leurs chevaux pour les abreuver. On a trouvé dans le bassin de vieilles chaussures et autres objets. Les personnes qui puisent de l’eau à même le bassin en laissent bien souvent le couvercle levé, ce qui est une source de contamination. La semaine dernière, on a eu mille peine à empêcher un troupeau d’animaux de s’y abreuver.
La requête des citoyens demande que le conseil prenne les moyens de faire fermer à clef le couvercle du bassin afin de sauvegarder la santé publique.
Un des signataires, M. J. A. Gougeons sr., présent à l’assemblée, retire son adhésion à cette demande. Il dit que comme la ville doit avoir bientôt un système d’aqueduc on peut bien encore tolérer un peu de temps.
À la une de La Patrie du 7 juin 1906.