Mon grand ami Jacques Bertin
Il est de France, je suis du Québec. Tous deux de famille modeste, de la province et non de la grande ville, à peu près du même âge (lui est trois ans plus jeune). Et tant de choses nous lient depuis 1984, moment de sa première venue au Québec. Au printemps de cette année-là, Jean Beauchesne, chargé de la programmation au Festival d’été de Québec, sachant que je verrais l’artiste en concert au Théâtre de la Ville, à Paris, me demande d’aller en coulisses après le spectacle pour sonder son intérêt à venir chanter à Québec à l’été.
Poète, auteur compositeur et interprète, journaliste et essayiste, Jacques nous rend visite constamment depuis ce temps. Il est là à nouveau cette année du 4 au 17 juin. L’homme ne se résume pas en un seul article, si long soit-il. Gagnez son site internet, bien riche d’infos.
Ce grand marcheur a beaucoup fait. De bien beaux textes, des chansons magnifiques, de nombreux spectacles, plusieurs livres, une biographie de Félix Leclerc (Le Roi heureux), et tant, et tant.
Ses chansons ? Comment en choisir une seule ? Tiens, en voici une, une mise en bouche : Une fête étrange et très calme.
Ses poèmes ? J’extrais celui-ci de son dernier livre, Les traces des combats, poèmes et chansons, 1993 à 2010, Le Condottiere, 2011, p. 219. Un texte non titré.
tout ce qu’on croit
tout ce qu’on croit qui avance
toute la foi
montée sur le fil, qui danse
tout ce qui roule à nos pieds
sous les chars ou les quolibets
tout ce qu’on croit
ce qui nous aide dans le noir
tout ce qui serait beau à voir
ce qui serait bien à chanter
le registre de l’amitié
une révolution d’avance
un brin d’herbe qui nous fiance
un délit de fraternité
tout ce qu’on croit
tout ce qu’on aura aimé croire
comment se serrer dans le noir
comment se chercher de la main
s’aimer mais sans même se voir
sans se connaître
la foi en l’être
la foi en l’homme et en l’amour
le terne et le lent cours des jours
tout ce qu’on croit
le lent et terne cours des jours
la voix inconnue dans la cour
une voix dans l’urne une voix
mille voix dans l’urne vos voix
toutes égales toutes dignes
qui me font un honneur insigne
tout ce qu’on croit
mon fils est mon égal mon père
vogue ma fierté beau trois-mâts
tout ce qu’on croit
une ville d’or dans la plaine
le sac des diamants de la reine
un arbre de sang dans nos veines
ou la beauté de nos voix
un visage dans la fenêtre
et notre belle fierté d’être
tout ce qu’on croit.
Mon ami Jacques donnera quatre récitals :
1) Dimanche 9 juin – 15h00 – Saint-Antoine-de-Tilly ( 4358, de la Promenade) – 20$. Dans le cadre de Chant’appart : Claire Dufour reçoit Jacques Bertin. Réservation : (418) 524-9666 ou oiseauxdepassage@videotron.ca
2) Jeudi 13 juin – 20h00 – Sherbrooke– Salle Le tremplin (113, Wellington sud) – 20$. Réservation : (819) 565-4141, poste 105
3) Samedi 15 juin – 20h00 – Québec – À l’Intendant (10, rue des Vaisseaux-du-Roi) – 25$. Réservation : (418) 692-6666
3) Dimanche 16 juin – 15h00 – Longueuil (855, rue Guilbault) 20$. Dans le cadre de Chant’appart : Elizabeth Gagnon reçoit Jacques Bertin. Réservation : egagnon56@gmail.com
La photographie de Jacques Bertin est de Norbert Denis.
Quel merveilleux présent que la découverte de cet artiste.Merci M. Provencher !
Merci beaucoup, chère Vous. Jacques est vraiment pour moi un bien vieux complice. Nous avons «déliré» ensemble en mille et une occasions, de ce côté-ci comme de l’autre côté de l’Atlantique. Un ami qui m’est très cher. Parfois, nous n’avons pas besoin de nous parler pour nous comprendre.