Les solitaires dans la nature
Il m’arrive souvent de me rendre compte que, dans la nature, des êtres vivants composent très bien avec la solitude. Et il faut éviter de leur prêter des sentiments humains. Le naturaliste James M. LeMoine, par exemple, dit que l’air triste et inquiet qui caractérise le moucherolle vient sans doute du fait qu’il vit sa vie dans les hauteurs, surveillant les insectes ça et là. D’ailleurs, c’est peut-être le noir de ses yeux, des billes, qui nous le fait croire ainsi. LeMoine s’empresse toutefois d’ajouter : Naturellement taciturne, sauvage et solitaire, le Moucherolle vit isolé de ses pareils; on le voit toujours seul, si ce n’est dans la saison des amours, où l’on rencontre quelquefois le mâle et la femelle ensemble.
J’observe mon Moucherolle phébi. Il a bien l’air seul, en effet. Je ne lui vois pas de compagne ou de compagnon. Mais il vit sa vie. Et semble se plaire sur le terrain riche d’insectes de toutes sortes.
Dis, moucherolle, est-ce vrai que tu vis inquiet ? Que la solitude pourrait te peser ? Je suis là, tu sais. Tout aussi seul que toi.
Pour moi, demandes-tu, ce que tu es ? Un veilleur. Bien davantage qu’un taciturne.
Dites bien à votre veilleur qu’une veilleuse de la grande ville l’a pris en affection et que la solitude est bien relative.Cet adorable moucherolle est devenu mon emblème.
Ah, chère Vous, je vais lui faire le message à l’instant ! Complices que nous sommes ! Ça va lui réjouir le cœur.