La boisson interdite dans les camps militaires
Quand l’été arrive, on tient ça et là au Québec des camps militaires pour préparer ceux qui le veulent bien à la vie de soldat. C’est l’occasion pour la jeunesse sans travail de gagner un petit salaire. Mais il y a préparation et préparation. Désormais on défendra la boisson dans ces camps. La Gazette de Joliette du 14 décembre 1893 raconte.
Le major général [Iver John Cavadoc] Herbert vient de promulguer une ordonnance qui ne fera pas plaisir aux corps de volontaires qui vont faire leurs douze jours d’exercices annuels aux camps militaires de Laprairie, de Lévis ou d’ailleurs.
Il sera désormais défendu de vendre aucune liqueur alcoolique dans tous les camps militaires au Canada.
L’usage en sera également prohibé aux «mess» des régiments.
Cette ordonnance est, paraît-il, le résultat d’une soigneuse observation faite par le major général lors de son inspection des camps l’été dernier.
Les officiers commandants des divers corps de troupes seront tenus responsables de toutes violations de ce nouveau règlement.
Ça va quelque peu déranger les plans de bon nombre de nos jeunes citadins qui, chaque année, voyaient arriver l’époque du «camp» avec impatience. C’était pour eux rien de moins que l’occasion d’une «brosse» de première classe. Ils seront désormais obligés de boire de l’eau, ou de ne pas aller au camp.
Source de l’illustration : Le Monde illustré, 21 juillet 1900. On trouvera l’image sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, au descripteur «Camps d’instruction militaire». Notez qu’il s’agit de dessins d’Edmond-J. Massicotte.